Thèse soutenue

L'ΕΡS au défi de l'individuatiοn : recherches sur la cοntributiοn de la matrice de l'individuatiοn psychique et cοllective à la discipline scοlaire ''Εducatiοn Ρhysique et Spοrtive''

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Auteur / Autrice : Benjamin Delattre
Direction : Thierry PiotPhilippe Meirieu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 03/06/2019
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....)
Laboratoire : Centre interdisciplinaire de recherche normand en éducation et formation (Caen ; 2017-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Thierry Piot, Philippe Meirieu, Carole Sève, Gilles Bui-Xuan, Chantal Amade-Escot, Bernard Stiegler
Rapporteur / Rapporteuse : Carole Sève, Gilles Bui-Xuan

Résumé

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Cette thèse cherche à former les conditions d’une rencontre entre la matrice du processus d’individuation psychique et collective (IPC) et la discipline scolaire Éducation Physique et Sportive (EPS) afin de contribuer à l’épistémologie de cette discipline dans une perspective pédagogique. La théorie philosophique de l’IPC a été élaborée dans un premier temps par Gilbert Simondon. Elle a été reconfigurée par Bernard Stiegler en replaçant la technique au cœur du processus. Elle vise à mieux comprendre les tendances qui ont parcouru les sociétés humaines et à inscrire cet héritage dans une vision lucide de leur avenir. Une synthèse des principaux concepts de cette matrice a été proposée au cours de ce travail et un certain nombre d’entre eux ont été plus particulièrement explorés. Dans cette perspective, la méthode organologique, qui étudie conjointement l’histoire et le devenir des organes du corps, des organes techniques et des organisations sociales, a permis d’identifier le point de départ de l’étude des apports et des controverses au sein des conceptions passées et actuelles de la discipline EPS (1880-2016). Cette démarche a permis de montrer que la toile de fond épistémique, qui sous-tend les courants disciplinaires, a conduit majoritairement à une vision de l’activité de l’élève en termes d’« adaptation » et de « maîtrise ». Il a été proposé de lui substituer une approche en termes d’« apprivoisement » des conduites en « adoptant » des techniques (matérielles et mnémotechniques) pour former l’attention motrice des élèves. Cette attention se traduit par la formation de conduites motrices symboliques, en se réappropriant le concept élaboré par Pierre Parlebas, tout en prenant en compte les critiques faites à son endroit. Aussi, il a été élaboré une théorie qui cherche à rendre compte de la dynamique de ces conduites à partir de trois composantes articulées : la composante performative de la conduite, sa composante relationnelle, et sa composante métamotrice. L’étude de cas, basée sur la pratique scolaire du badminton avec une classe de quatrième, a cherché à mettre à l’épreuve cette théorie et à documenter les effets d’apprentissage d’une pédagogie fondée sur la formation de conduites motrices symboliques évolutives, envisagées comme des « faire-corps », en montrant les spécificités et les relations qui se sont tissées entre deux des trois composantes de la conduite : la composante performative et la composante métamotrice.