Thèse soutenue

La lecture chez les enfants sourds severes et profonds, analyse des traitements phonologiques et orthographiques

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Auteur / Autrice : Catherine Transler
Direction : Jacqueline LeybaertJean-Émile Gombert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Dijon en cotutelle avec Université libre de Bruxelles (1970-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Etude de l'Apprentissage et du Développement (LEAD) (Dijon ; 1989-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jésus Alegria, Ruth Campbell, Ronald Peereman, Sylviane Valdois

Résumé

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Les recherches de la psychologie expérimentale ont souligné le rôle fondamental de la conversion graphophonologique (cgp) dans l'accès à une lecture experte chez les enfants entendants. Cependant, les enfants sourds ont un accès limité à la cgp en raison du développement de représentations phonologiques sous-spécifiées. En lecture silencieuse en particulier, les évidences en faveur d'une cgp sont peu nombreuses dans cette population. L'objectif de cette thèse est découvrir des mécanismes de cgp effectués par des enfants sourds sévères et profonds prélinguistiques lors de la lecture silencieuse d'items isolés, en mettant en évidence des unités de lecture principalement définies par la phonologie. A travers quatre expériences, nous explorons les unités de lecture fonctionnelles d'enfants sourds recrutés dans des écoles spécialisées de niveau primaire, en France et dont les résultats sont systématiquement comparés à ceux d'enfants entendants de même niveau lexical. La première expérience met en évidence l'utilisation de l'unité syllabe dans une tache de copie par l'ensemble des enfants sourds, ce qui est interprété comme l'indice de la sensibilité des enfants sourds aux régularités visuo-orthographiques de la langue écrite. Par ailleurs, l'observation d'une sensibilité à des similarités phonologiques entre pseudo-mots écrits (expérience 2) et l'observation d'unités de lecture de type graphémique dans une tache de décision lexicale en temps contrôle (expérience 3) révèlent que certains participants sourds utilisent un processus de cgp : ceux dont les scores en production et en perception de la parole orale sont les meilleurs. Cependant, la dernière expérience, qui met enjeu des mots fréquents et courts présentés lors d'une tache de détection de trigrammes en temps contrôle, ne permet pas de démontrer l'utilisation de l'unité de lecture graphémique chez les enfants sourds, tandis que c'est le cas chez des enfants entendants. Nous concluons à la possibilité d'une cgp en lecture silencieuse sur une partie de la population des enfants sourds sévères et profonds prélinguistiques, qui semble varier en fonction des contraintes cognitives engagées dans les taches proposées (contraintes temporelles et type de présentation visuelle des items).