D'un savoir d'expérience à l'expérience d'un savoir
Auteur / Autrice : | Regis Fender |
Direction : | Gaëlle Espinosa |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Inscription en doctorat le 28/11/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | SLTC - SOCIETES, LANGAGES, TEMPS, CONNAISSANCES |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LISEC - Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l'Education et de la Communication |
Equipe de recherche : AP2E : Apprentissages, pratiques d'enseignement et d'éducation |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Notre projet de thèse vise à explorer les connaissances produites et les apprentissages réalisés, qui résultent de l'interaction entre le vécu ou les expériences des personnes en situation de handicap et les étudiants en travail social. Un changement de paradigme conjugué « à la recherche d'une connaissance appliquée » (Le Bossé et al.) a, en effet, ramené les savoirs expérientiels des personnes en situation de handicap dans le champ de la formation. « Un nouvel éthos démocratique » (Lafore, 2024) prend forme, hissant la personne handicapée au rang de citoyen et rendant caduque le modèle antérieur de prise en charge. Le handicap devenant alors « le matériau » à prendre en compte (Lafore, 2024), non seulement pour l'activation de ses capacités et son accompagnement, mais également pour la formation des futurs travailleurs sociaux. Pour ce faire, un dispositif évolutif de recherche participative in situ, adossé à l'élaboration d'une journée d'étude, avec des personnes en situation de handicap et des étudiants en formation, sera expérimenté afin d'étudier les connaissances produites et les apprentissages réalisés par les étudiants à partir de l'interaction avec des personnes en situation de handicap. Notre démarche méthodologique reposera, par conséquent, sur un corpus de vidéos réalisées pendant les séances de co-construction de la journée d'étude. En nous permettant de conserver la trace des séances (Salini et Flandin, 2019), ces vidéos pourront ensuite soutenir l'analyse fine des interactions entre personnes handicapées et étudiants (Heath et al., 2010) ou encore participer à la réflexivité des étudiants et des personnes handicapées en agissant comme catalyseurs de verbalisation (Guinchard, 2016). Notre méthodologie s'appuiera, en outre, sur la démarche des Réseaux d'Echanges Réciproques de Savoirs d'Héber-Suffrin, tout en conservant un caractère exploratoire. Notre projet de thèse s'ancre, par conséquent, dans des préoccupations internationales en Sciences humaines et sociales, puisqu'il situe son questionnement à l'endroit des savoirs expérientiels des personnes vulnérables en les associant à la démarche de recherche, à l'instar, notamment, des travaux de Godrie (2021) au Canada, de Leong et Kelle (2023) à Hawai'i ou encore Grace et al. (2024) au Royaume-Uni. Finalement, notre projet de recherche soulève des questionnements aux enjeux multiples. A la fois épistémiques, puisqu'il s'intéresse aux dynamiques de co-production de connaissances avec des personnes en situation de handicap comme aux dynamiques d'apprentissage des étudiants, sans exclure leur vécu en apprentissage. Méthodologiques, car il repose sur une approche souple, collaborative et exploratoire qui, selon Godrie (2017), serait la condition pour conduire une recherche non conventionnelle auprès de publics non conventionnels. Et enfin, pratiques et sociétaux, car il tend à l'amélioration des pratiques professionnelles des futurs travailleurs sociaux en vue, notamment, de valoriser l'inclusion et la participation des personnes en situation de handicap tout en les reconnaissant comme citoyennes, porteuses de savoirs légitimes.