Morphologie urbaine et biodiversité des sols à l'échelle des quartiers
Auteur / Autrice : | Mila Raynaud |
Direction : | Jean-Noël Consales |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du sol |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Agriculture, Alimentation, Biologie, Environnement, Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ECOSYS Écologie fonctionnelle et écotoxicologie des agroécosystèmes |
Référent : AgroParisTech |
Mots clés
Résumé
Les villes ont longtemps été pensées en fonction des besoins humains ou de contraintes techniques. Les externalités négatives créées par l'urbanisation, telle que les îlots de chaleurs, la pollution ou les inondations obligent à repenser la place de la biodiversité en ville (Clergeau, 2019) et tend à faire évoluer l'urbanisme vers un urbanisme écologique en concevant des quartiers accueillant une biodiversité plus riche. Afin d'intégrer la biodiversité au sein des projets d'urbanisme écologique (Consalès et al., 2012), une meilleure connaissance de la biodiversité urbaine à différentes échelles doit être acquise. Toutefois, les lacunes en écologie urbaine, science récente, restent nombreuses. Jusqu'en 1995, seulement une centaine de publications en écologie se sont portées sur le milieu urbain. Si aujourd'hui, les articles en écologie urbaine représentent 14% des articles en écologie (Barot et al., 2019), ces études tendent à se concentrer sur la caractérisation séparée de différents habitats rémanents de milieux naturels ou pseudo-naturels (p.ex. forêt urbaine). Toutefois, la ville n'est pas seulement la somme de ces habitats, c'est une sorte de matrice dont la morphologie va dépendre de facteurs historiques, géographiques, socio-économiques ou encore culturels. Cette morphologie urbaine va influencer les organismes présents, notamment dans les formes d'habitats végétalisés. Comprendre l'influence de ces morphologies urbaines sur la biodiversité est la seule façon de dépasser notre vision parcellaire de l'écosystème urbain et de rendre compte des déterminants influençant la biodiversité urbaine et sa dynamique. Pourtant, des lacunes flagrantes en matière de connaissances sont malheureusement encore présentes sur la biodiversité en ville et les liens entre les formes urbaines et la biodiversité (Flégeau et al., 2020). Par ailleurs, les rares études sur le sujet se concentrent sur la biodiversité aérienne, notamment les plantes ou les pollinisateurs, et ne prennent pas en compte la biodiversité des sols (25 à 60% des espèces terrestres), qui jouent pourtant des rôles majeurs dans la fourniture des services écosystémiques en ville (e.g. régulation de l'eau, cycle des nutriments) (Cortet, 2010). Une simple transposition des études sur les plantes vers la biodiversité des sols n'est pas possible car le fonctionnement des communautés est différent, ne serait-ce qu'en termes de continuité écologique. Les toitures végétalisées par exemple n'assurent pas le même rôle de dissémination pour la biodiversité des sols que pour les plantes (Coulibaly et al., 2023). A partir des jardins de villes, seront interrogées les densités urbaines et périurbaines du centre-ville aux périphéries. Le terme de jardin de ville sera utilisé au sens large afin de prendre en compte toutes les formes et tailles de celui-ci de la balconnière à l'espace de nature associée aux grand ensembles collectifs en passant par les jardins pavillonnaires. Cette thèse se structurera autour de trois axes : - Typologie des jardins de ville en prenant en compte des variables associées au sol et à l'aménagement urbain - Investigation de terrain (suivi diachronique et synchronique) pour évaluer le rôle de l'organisation des formes bâtis sur la capacité des jardins de ville à accueillir une biodiversité fonctionnelle, notamment en matière de faune des sols. Les trois territoires retenus (Paris-IDF, Marseille et Lyon) font partie des plus grandes métropoles de France et disposent de différentes histoires urbaines/climats. Les sols, la biodiversité du sol (collemboles) et les plantes seront investiguées dans ces jardins. - Analyse paysagère, sous SIG, pour identifier les voies de déplacement la biodiversité des sols vers les jardins de ville et au sein des quartiers, i.e. les continuités écologiques des sols.