Étude spatio-temporelle de la dynamique de réplication du prion par des approches ex-vivo
Auteur / Autrice : | Camille Zany |
Direction : | Vincent Béringue, Angélique Igel |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Virologie et immunologie moléculaire (VIM) |
Equipe de recherche : VIM - Equipe MAP² (Macro-assemblages Protéiques et Maladies à Prion | |
Référent : AgroParisTech (France ; 2007-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les prions sont des agents pathogènes qui affectent une grande variété de mammifères, y compris l'Homme. Classés parmi les 10 maladies infectieuses prioritaires par le Haut Conseil de la Santé Publique, les prions sont constitués uniquement de conformations anormales et auto-agrégées de la protéine PrPC de l'hôte. Leur accumulation dans le cerveau entraîne la dégénérescence des neurones du système nerveux central et la mort des individus atteints. Possédant les mêmes capacités d'adaptation, de réplication et d'évolution que les pathogènes conventionnels, les prions sont en constante émergence. Au cours des 20 dernières années, plus d'une dizaine de nouvelles souches de prions ont été décrites chez les mammifères. Les souches de prions se distinguent par leurs caractéristiques biochimiques et pathobiologiques. Le temps de survie, la distribution des lésions dans le système nerveux central et les aires cérébrales d'accumulation de la PrPSc sont des critères spécifiques à une souche. Ces propriétés sont codées dans la structure des assemblages de PrPSc, ce qui leur confère des propriétés réplicatives et cytopathogènes distinctes. Il a précédemment été décrit que, au sein d'une même souche, des assemblages structurellement distincts de PrPSc émergent au cours de la pathogénie dans le même environnement réplicatif via une voie de réplication secondaire. Cette diversification structurelle est à l'origine de la formation d'un « conformome » qui constitue in fine une souche de prion. Il a également été démontré par des approches in vitro et in vivo que la réplication du prion se fait en au moins deux étapes : tout d'abord, des oligomères hautement infectieux sont générés. Cet assemblage est ensuite transformé par un événement autocatalytique secondaire en un assemblage plus large, présentant des propriétés biologiques spécifiques. Ces résultats ont profondément modifié le paradigme mécanistique commun précédemment utilisé pour décrire le processus de réplication des prions. Mais l'impact de ce mécanisme en deux étapes sur la propagation du prion dans le cerveau n'a jamais été pris en compte pour élucider la neuroinvasion du prion spécifique à la souche. Au niveau du tissu cérébral, le cadre actuel du paradigme du prion ne décrit pas le processus de neuroinvasion ni le déterminisme de souche. Les assemblages responsables de la dissémination ne sont pas caractérisés structurellement et leur mécanisme de propagation le long du connectome neuronal reste mal compris. Cette méconnaissance se traduit par l'absence de traitement. Les tranches organotypiques de cerveau et les organoïdes cérébraux représentent des outils expérimentaux très puissants pour étudier les processus neurophysiologiques à l'échelle du réseau neuronal. En utilisant ces modèles ex-vivo pour répliquer le prion, l'objectif de cette thèse est d'étudier les prions sous un angle jamais envisagé auparavant, en examinant pour la première fois le lien entre la dynamique de réplication et la réponse tissulaire, afin de construire un nouveau modèle moléculaire capable de décrire le phénomène de neuroinvasion spécifique à la souche des prions.