Engager et accompagner les agriculteurs dans la reconquête de la qualité de l'eau en pesticides : vers une logique d'objectifs de résultats et de multi-performance
Auteur / Autrice : | Louise Van Cranenbroeck |
Direction : | David Montagne, Lorène Prost |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences agronomiques |
Date : | Inscription en doctorat le 01/02/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Écologie fonctionnelle et écotoxicologie des agroécosystèmes (2014-....) |
Référent : AgroParisTech (France ; 2007-....) |
Mots clés
Résumé
Les systèmes agricoles français sont actuellement de grands consommateurs de pesticides, malgré une prise de conscience croissante des effets néfastes de ces substances sur l'environnement et la santé humaine. Les suivis des concentrations de pesticides dans les eaux de surface et souterraines révèlent une contamination généralisée, principalement par les herbicides. Bien que des mesures réglementaires telles que la Politique Agricole Commune (PAC) et les Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC) aient été mises en place depuis les années 1990 pour encourager la désintensification de l'agriculture, et malgré de nombreuses recherches en agronomie visant à développer des systèmes de culture moins impactants sur l'environnement, la qualité de l'eau par rapport aux pesticides continue de se détériorer. La situation de la Seine-et-Marne, avec un grand nombre d'Aires d'Alimentation de Captage, est révélatrice des pollutions agricoles diffuses menaçant l'approvisionnement en eau potable. L'un des principal distributeur d'eau potable dans ce département, le syndicat de l'eau de l'est Seine-et-Marnais (S2e77), s'efforce depuis des années de protéger la ressource en eau. Cependant, les résultats en termes de participation des agriculteurs aux programmes subventionnés et de qualité de l'eau demeurent insuffisants. Cette situation remet en question l'efficacité de la méthode actuelle, axée sur le suivi des pratiques agricoles et la mise en place de plan d'actions basé sur des objectifs de moyens visant la réduction des intrants. Dans ce contexte, cette thèse CIFRE mandatée par le S2e77 vise à imaginer une nouvelle approche pour engager et accompagner les agriculteurs vers des systèmes agricoles préservant la qualité de l'eau. Les principes clés de ce projet sont les suivants : 1. Participation des acteurs concernés : Impliquer les agriculteurs et les acteurs de la gestion des ressources en eau dans toutes les phases du processus de reconquête de la qualité des eaux. Cette méthode participative vise à identifier les obstacles sociotechniques et économiques et à construire des trajectoires s'inscrivant dans le temps long de reconception des systèmes de culture en phase avec l'environnement socio-professionnel des exploitations et les objectifs socio-économiques et culturels des exploitants. 2. Logique de résultats : Plutôt que de se concentrer sur les moyens, adopter une logique axée sur les résultats, avec des indicateurs pour évaluer l'atteinte des objectifs fixés. Cette approche responsabilise les exploitants agricoles en leur laissant la liberté de définir et de mettre en uvre des moyens adaptés à leur situation, pour atteindre des objectifs déterminés. 3. Évaluation de la multi-performance : Développer un système d'évaluation de la multi-performance des exploitations agricoles, intégrant des critères de qualité de l'eau vis-à-vis des pesticides ainsi que d'autres critères socio-économiques et environnementaux nécessaires à l'évaluation de la cohérence et de la résilience de l'exploitation dans son ensemble. La thèse sera menée selon une méthode de recherche-action impliquant les agriculteurs et les acteurs de la gestion de l'eau à chaque étape de la recherche. Trois cas d'étude, identifiés avec le S2E77, seront menés pour permettre une analyse contrastée en fonction de leurs typologies d'exploitations et de leurs caractéristiques sociodémographiques. Chaque cas d'étude débutera par l'enrôlement de 10 à 15 agriculteurs, suivi d'une description de leurs systèmes agricoles par enquêtes, puis de travaux en ateliers collectifs. La méthodologie de ces ateliers sera affinée grâce à une recherche bibliographique sur les processus de changement des agriculteurs et sur les méthodologies d'accompagnement des agriculteurs en transition agroécologique.