Un dispositif de formation aux Compétences Non-Techniques (CNT) visant le sauvetage et l'auto-sauvetage en situations critiques.
Auteur / Autrice : | Gael Hajczak |
Direction : | Valérie Saint Dizier, Estelle Michinov |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Inscription en doctorat le 12/10/2023 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Nancy ; 2013-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : 2LPN -Laboratoire lorrain de psychologie et neurosciences de la dynamique des comportements |
Mots clés
Résumé
De nombreux travaux montrent que l'erreur humaine est en cause dans au moins 80% des accidents industriels (Helmreich, 2000). L'analyse de ces accidents a permis de mettre en évidence dans les causes de ces événements des défauts de mobilisation de Compétences Non-Techniques (CNT). Dès lors, les CNT apparaissent cruciales dans la gestion des environnements dynamiques à risques et dans les activités de gestion de crise. C'est ainsi qu'a émergé sous l'impulsion de la psychologue Flin (Flin, O'Connor & Crichton, 2008), un courant de l'ergonomie consacré à la formation professionnelle aux CNT associées aux situations d'urgence ou à risque. Ces formations couplent mise en pratique et débriefing. L'étude systématique de Hayes et ses collaborateurs (2021) révèle l'emploi de deux formes de débriefing après la mise en situation : 1) debriefing mobilisant des référentiels de CNT, 2) debriefing reposant sur des échanges entre les apprenants. Les premiers seraient souvent peu interactifs tandis que les seconds souffrent de réflexions insuffisamment abouties. On notera également que les référentiels ne recouvrent généralement que quelques CNT, notamment celles facilement identifiables ou celles les plus en cause dans les accidents du métier concerné. Aussi, plus récemment, dans la perspective de l'apprentissage actif (Chi et al., 2012), certains auteurs développent des référentiels sous-forme de questionnaires d'approfondissement « advocacy-inquiry » (Jaye et al., 2015; Kolbe et al., 2013) où chaque CNT est associée à une liste de questions auxquelles les apprenants sont invités à répondre. Ce type de debriefing permet aux apprenants d'être actifs et d'engager un processus réflexif sur l'activité réalisée (Eismann et al., 2019; Lavoie, Pepin, & Boyer, 2013; Oriot & Alinier, 2019). Pourtant, dans la plupart des formations aux CNT, cette phase de réflexivité est négligée. Par ailleurs, les connaissances académiques sur les CNT ciblées semblent souvent faire défaut dans ces formations, alors que ces apports devraient permettre un enrichissement des schèmes des professionnels et concourir à de meilleurs apprentissages (Tardif, 1999 ; Vergnaud, 1990). Enfin, il nous parait essentiel que soient couvertes toutes les CNT mises en évidence par Flin et al. (2008) pour que les apprenants puissent disposer d'un diagnostic de CNT global et disposer ainsi d'une lecture systémique de leur activité. L'objectif principal de la thèse vise à étudier, à l'aide d'une méthodologie mixte, les effets de deux formats de débriefing (classique vs enrichi) sur le développement des CNT. Il s'agira également de prendre en compte les effets de variables dispositionnelles (e.g., sentiment d'auto-efficacité, intelligence émotionnelle, niveau d'anxiété, prise de risque) sur le développement des CNT et sur cette base d'identifier des profils d'apprenants pour lesquels le processus de formation pourrait être adapté.