Impacts climatiques, paysagers et de gestion sur les pertes de colonies d'abeilles mellifères et abeilles sans dard en Amérique Latine et en Afrique subsaharienne
Auteur / Autrice : | Malena Sibaja leyton |
Direction : | Paul-André Calatayud |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Écologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2021 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Agriculture, Alimentation, Biologie, Environnement, Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : EGCE - Évolution, Génomes, Comportement et Écologie |
Référent : AgroParisTech | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....) |
Mots clés
Résumé
Les changements globaux actuels affectent les pollinisateurs, dont le changement climatique et la simplification des paysages. Ces facteurs de stress peuvent agir en combinaison, augmentant ainsi le rythme et l'intensité de leurs pressions. Les espèces d'abeilles gérées par l'Homme sont impactées par ces facteurs, suscitant des préoccupations au vu de l'importance socio-économique de leurs services de pollinisation. De plus, les différentes stratégies de gestion de ces espèces d'abeilles peuvent représenter un facteur de stress additionnel. Néanmoins, les potentiels effets combinés de ces facteurs de stress sur les abeilles gérées sont à ce jour peu connus. Cette thèse vise à étudier l'hypothèse d'effets combinés du climat, du paysage et de la gestion sur les pertes de colonies d'abeilles mellifères (Apis mellifera) et d'abeilles sans dard (tribu Meliponini), en Amérique Latine et en Afrique subsaharienne, où les connaissances sur les pertes de colonies sont limitées. Pour cela, nous avons mené des enquêtes participatives à large échelle spatiale auprès des producteurs (apiculteurs et méliponiculteurs) pour bénéficier des gradients climatiques et paysagers de ces régions. Nous avons recueilli un total de 3096 et 472 enquêtes auprès d'apiculteurs et méliponiculteurs, respectivement, en Amérique Latine, ainsi que 1438 et 290 enquêtes, respectivement, en Afrique subsaharienne (au Kenya). Nos estimations suggèrent que les apiculteurs et méliponiculteurs perdent entre 20 et 40 % de leurs colonies annuellement en Amérique Latine et en Afrique subsaharienne. Nos résultats montrent une augmentation des pertes hivernales de colonies d'abeilles mellifères le long du gradient climatique Latino-Américain, laquelle peut être atténuée par les différentes stratégies de gestion des apiculteurs. En Afrique subsaharienne, les pertes saisonnières (saison chaude et sèche et saison froide et pluvieuse) de colonies d'abeilles mellifères augmentent également le long du gradient climatique. Ces dernières sont atténuées par les précipitations et la stratégie des apiculteurs de supplémenter en eau pendant la saison chaude et sèche. En ce qui concerne les abeilles sans dard, nos résultats en Amérique Latine montrent une diminution des pertes hivernales de colonies le long du gradient de précipitation, ainsi qu'une diminution des pertes de colonies annuelles dans les habitats forestiers. Ces résultats sont orientés vers des recommandations de gestion destinées à aider les apiculteurs et méliponiculteurs à réduire leurs pertes de colonies, en particulier face aux prédictions de changements climatiques, contribuant ainsi à la durabilité de ces pratiques importances sur le plan écologique et socio-économique.