Thèse soutenue

La performance hybride chez le maïs : de l'étude de la complémentarité entre groupes hétérotiques à la prédiction génomique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Aurélien Beugnot
Direction : Laurence Moreau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génétique végétale
Date : Soutenance le 07/02/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, Alimentation, Biologie, Environnement, Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : GQE - Génétique Quantitative et Évolution - Le Moulon - Génétique quantitative et évolution-Le Moulon (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2002-....)
Référent : AgroParisTech
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-….)
Jury : Président / Présidente : Christine Dillmann
Examinateurs / Examinatrices : Jacques David, Vincent Segura, Guillaume Ramstein
Rapporteur / Rapporteuse : Jacques David, Vincent Segura

Résumé

FR  |  
EN

Les variétés actuelles de maïs sont très majoritairement des hybrides simples obtenus en croisant des lignées non apparentées afin de valoriser l'hétérosis. Son occurrence et son intensité ont contribué au succès des variétés hybrides et elles ont dessiné les méthodes de sélection hybride actuelles basées sur une structuration de la variabilité génétique en groupes hétérotiques complémentaires. L'objectif de cette thèse est de contribuer à la compréhension des mécanismes expliqués dans la complémentarité des groupes hétérotiques chez le maïs. Pour réaliser ces différentes analyses, deux panels hybrides ont été développés dans le cadre du projet Amaizing : Het1, constitué de 325 hybrides issus d'un plan de croisement factoriel entre lignées provenant de deux groupes hétérotiques différents (les cornés et les dentés) et Het2 comprenant 291 hybrides admixés, provenant de croisements entre lignées admixées dérivées de Het1. La présence d'admixture et de consanguinité dans Het2 permet un découplage entre l'information de génotypage (allèles présents au niveau de marqueurs SNP) et l'origine des allèles (cornée ou dentée).L'analyse de la décomposition de la variance a permis de quantifier les composantes additives et non-additives de la variance contribuant à la performance hybride. Cette étude a permis de confirmer l'importance des effets additifs pour la date de floraison et le rôle plus important des effets non additifs pour des caractères de production comme le rendement. Grâce au brassage créé par l'admixture, le panel Het2 a permis de révéler une part de la variance non-additive qui est habituellement fixée dans les dispositifs factoriels inter-groupes.Afin d'identifier les régions du génome impliquées dans la performance hybride, une approche de génétique d'association a été proposée utilisant un modèle innovant intégrant non seulement les informations de génotypage mais également d'origine des allèles. Cette modélisation a permis de mettre en évidence des variations d'effets des QTL en fonction de l'origine des allèles et d'identifier des régions chromosomiques impliquées dans la complémentarité entre groupes hétérotiques. Nos résultats ont illustré l'intérêt des panels hybrides admixés pour identifier de nouvelles sources de diversité liées aux différences entre groupes hétérotiques, masquées dans les panels hybrides inter-groupes traditionnellement utilisés. Afin de faciliter la comparaison des régions identifiées en GWAS, la définition d'intervalles contenant la position probable des polymorphismes causaux a été nécessaire. Une nouvelle méthode, nommée LD2CLust, a été développée pour permettre la construction d'intervalles basés sur la décroissance du déséquilibre de liaison.Enfin, nous avons proposé des stratégies de prédiction génomique de la valeur hybride adaptées aux caractéristiques des différents panels d'hybrides : factoriel intergroupe ou diallèle admixé. Nous avons testé des modèles connus de modélisation de la performance hybride et développé de nouveaux modèles permettant de mieux prendre en compte la consanguinité et l'origine des génomes parentaux. Nous avons ainsi mis en évidence des variances spécifiques de chacun des groupes hétérotiques. Les prédictions de la performance hybride ont permis de montrer que les effets non-additifs sont peu prédictibles. Les modèles calibrés sur le panel admixé se sont avérés efficaces pour prédire les performances des hybrides du dispositif factoriel. Ces résultats sont encourageants en ce qui concerne l'utilisation d'individus admixés pour évaluer et prédire la performance des hybrides dans les schémas de sélection. L'ensemble de ce travail de thèse ouvre de nouvelles perspectives pour revisiter les schémas de sélection hybride et permettre une meilleure valorisation de la variabilité génétique disponible en permettant des flux de gènes entre groupes hétérotiques.