Etude qualitative et quantitative de la biodistribution de nanoparticules d’oxydes métalliques après exposition par voie inhalatoire chez le rat
Auteur / Autrice : | Ibtihel Ben Dhiab |
Direction : | Ghislaine Lacroix, Bénédicte Trouiller |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Toxicologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2017 Soutenance le 25/05/2021 |
Etablissement(s) : | Paris, AgroParisTech |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : TOXI - TOXICOLOGIE EXPERIMENTALE - INERIS |
Mots clés
Résumé
L'augmentation de la production de nanoparticules (NPs) industrielles soulève de nombreuses inquiétudes quant à leurs effets potentiels sur la santé, étayées par un risque d'exposition important des travailleurs mais aussi de la population générale. Il est reconnu que le système respiratoire constitue une voie d’entrée privilégiée des NPs dans l’organisme, du fait de leur petite taille. Malgré les efforts menés depuis plus de 15 ans en nanotoxicologie, de nombreuses inconnues subsistent encore quant au comportement des NPs dans les poumons, et notamment leur capacité à franchir la barrière alvéolo-capillaire, reconnue comme une cible des NPs inhalées. Si un consensus existe à l’heure actuelle en faveur d’un passage faible et une translocation vers les ganglions trachéo-bronchiques et le foie, ceci n’a été observé que pour des fortes doses d’exposition (Kermanizadeh et al. 2015, Gaté et al., 2017). Or il est probable que les mécanismes de translocation soient différents à des doses plus faibles (Braakhuis et al. 2014; Shi et al. 2013). La toxicité sur la barrière pulmonaire reste encore à préciser. Par ailleurs, les méthodes actuelles de détection (spectrométrie optique ou de masse couplée à un plasma inductif-ICP-MS ou ICP-OES) nécessitent une minéralisation préalable de l’échantillon et de l’élément chimique à doser. Il n’est donc pas possible de connaitre la spéciation ni la forme chimique (dissoute ou particulaire) de l’élément à doser. Or caractériser et quantifier (en termes de concentration et distribution en taille) la présence de NPs dans les tissus biologiques est indispensable pour évaluer leur comportement dans l’organisme et en déduire un potentiel risque pour la santé. Dans ce contexte, l’objectif de ce travail de thèse est de contribuer à améliorer les connaissances dans le domaine de la biodistribution de NPs d’oxydes métalliques faiblement solubles dans l’organisme après exposition par voie respiratoire. Nous combinerons une approche in vivo chez le rat de laboratoire exposé par inhalation à un aérosol de NPs d’oxydes métalliques et in vitro sur modèle de barrière alvéolo-capillaire cultivée à l’interface air-liquide. Le devenir des NPs dans l’organisme sera étudié en utilisant une méthode de dosage nouvelle et prometteuse, la spectrométrie de masse couplée à un plasma inductif en mode particule unique (SP-ICP-MS ou Single Particle Inductively Coupled Plasma Mass Spectrometry). Cette méthode permet de quantifier et de caractériser les nanoparticules en discriminant les formes particulaires ou dissoutes et en donnant des informations sur la distribution en taille des NPs et leurs agglomérats (<200 nm). Il reste néanmoins à définir la méthode optimale de préparation des échantillons biologiques pour obtenir des résultats fiables car peu de travaux ont à ce jour été menés sur ce sujet (Loeschner et al., 2014). Ceci constituera une part importante du travail de thèse. La toxicité sur la barrière pulmonaire sera évaluée in vivo et in vitro en utilisant des marqueurs de cytotoxicité, de perméabilité, d’inflammation et de stress oxydant. Le passage (internalisation, translocation intra et/ou paracellulaire…) sera caractérisé au niveau des cellules pulmonaires in vivo/in vitro à l’aide de méthodes de microscopie (électronique à transmission MET ou confocale). L’accent sera également mis sur l’utilisation d’outils mathématiques appropriés permettant une exploitation optimale des données générées expérimentalement (plans d’expérience et modélisation des données pour caractériser des phénomènes de passage).