Etude des mécanismes permettant une réduction des apports protéiques des rations pour poulet de chair
Auteur / Autrice : | Pauline Fraysse |
Direction : | Sophie Tesseraud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences animales |
Date : | Soutenance le 11/10/2016 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut agronomique, vétérinaire et forestier de France |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Station de recherches avicoles (Nouzilly, Indre-et-Loire) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Schmidely |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Schmidely, Lucile Montagne, Sandrine Skiba, Fabien Alleman, Ludovic Brossard, Etienne Corrent | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Lucile Montagne, Sandrine Skiba |
Mots clés
Résumé
Accroitre l’efficacité des stratégies alimentaires tout en réduisant l’apport protéique des aliments est un enjeu majeur pour la durabilité de la filière avicole, que ce soit d’un point de vue économique, environnemental et social. Les aliments sont classiquement formulés avec un niveau de protéines (MAT) conséquent avec une incorporation massive de tourteau de soja, matière première problématique quant à la volatilité de son prix, son coût environnemental (transport, déforestation) et sa culture majoritairement OGM. La réduction du niveau d’apport protéique combinée à l’ajout d’acides aminés (AA) libres permet de réduire l’utilisation de soja mais aussi l’excrétion azotée. Cependant, contrairement à ce que l’on observe chez le porc, le maintien des performances de croissance et de rendement n’est pas systématique chez le poulet lorsque l’on réduit la MAT du régime. L’objectif de ce travail a donc été d’étudier les freins à la baisse de protéines des régimes de poulets afin de proposer des solutions nutritionnelles qui permettent le maintien des performances sans compromettre de la qualité des produits en période de croissance-finition.Une baisse de l’apport protéique ne peut s’envisager que si les besoins en AA indispensables (AAI) des poulets sont satisfaits avec des apports équilibrés (protéine idéale respectant un profil où les AAI sont exprimés en proportion de la lysine). Les données bibliographiques que nous avons compilées dans le cadre d’une méta-analyse montrent de grandes distorsions de résultats que la diversité des protocoles utilisés lors d’essais baisse de protéines pourraient expliquer. Elles montrent en particulier que la quantité d’AA sous forme libre ajoutée dans les régimes ainsi que les profils utilisés sont deux facteurs très variables. La première partie de cette thèse a alors été consacrée à l’étude de l’impact du profil en acides aminés sur la réponse des animaux et de sa possible interaction avec le niveau de Lysine digestible apportée dans la ration. Dans un second temps, nous avons analysé l’effet de la forme d’apport protéique de la ration. Les mécanismes d’une éventuelle adaptation de la physiologie digestive ont également été explorés.Ces facteurs n’étant pas limitants dans les conditions classiques de formulation, nous avons étudié la réponse du poulet à des apports réduits en protéines. Nous avons examiné, au cours de deux essais, les performances des animaux nourris avec un aliment témoin à teneur classique en protéines (19% de MAT) comparés à ceux nourris avec des aliments dont la teneur en protéines est réduite jusqu’à 15% ou 16% de MAT en équilibrant les apports en AAI. Nous montrons qu’une baisse jusqu’à 17% de MAT, dans la mesure où l’apport en AAI est bien contrôlé et respecte le concept de la protéine idéale, n’altère pas les performances et les rendements en muscles, module la qualité de la viande tout en réduisant l’excrétion azotée. Pour envisager une baisse inférieure à 17% de MAT, un troisième essai a été mis en place afin d’explorer la possibilité que certains AA non indispensables (AANI) soient limitants. Les résultats présentés ne montrent aucune évidence permettant de considérer ces AANI comme des facteurs limitants à la baisse de protéines dans nos conditions expérimentales.Dans l’avenir, il sera nécessaire de combiner les approches (méta-analyses, études nutritionnelles et métaboliques), d’intégrer les données obtenues à différents niveaux d'échelle (de la cellule à l'animal voire au système d’élevage) et la compréhension du métabolisme des AA, pour fournir les bases de recommandations nutritionnelles pertinentes incluant une nutrition des poulets de plus en plus précise