Approche in vitro pour l'évaluation et la prédiction de la toxicité aiguë des fumées issues de fumigènes
Auteur / Autrice : | Aya Ashrin |
Direction : | Patricia Rotureau, Guillaume Fayet, Ghislaine Lacroix |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Toxicologie |
Date : | Soutenance le 19/12/2024 |
Etablissement(s) : | Paris, AgroParisTech |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : TEAM - Toxicologie ExpérimentAle et Modélisation |
Laboratoire : Périnatalité et Risques Toxiques - UMR INERIS_I 1 UPJV / PERITOX - Institut national de l'environnement industriel et des risques (France) | |
Jury : | Président / Présidente : Christelle Monteil |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Courcot, Jérémie Pourchez, Samir Dekali | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christelle Monteil, Dominique Courcot |
Mots clés
Résumé
La toxicité des fumées issues de compositions pyrotechniques (fumigènes), utilisés notamment par les forces armées, est une préoccupation majeure tant pour les fabricants que pour les utilisateurs. En conséquence, une évaluation des dangers liés à l'inhalation de ces fumées (en particulier au niveau pulmonaire) doit être réalisée. Cette évaluation est jusqu'à présent réalisée via des tests expérimentaux nécessitant des essais sur animaux, qui posent des questions éthiques et qui peuvent entraîner des coûts et délais considérables. Par ailleurs, le développement de nouvelles formulations pyrotechniques exige un investissement significatif en recherche et développement avant d'atteindre des niveaux de performance et de sécurité adéquats pour la qualification et la commercialisation.Dans ce contexte, l'adoption de méthodes alternatives in vitro pour anticiper la toxicité des fumées des nouvelles formulations devient cruciale. Cela afin de diminuer le temps et les coûts des essais, tout en évaluant la toxicité potentielle dès les premières phases de R&D, orientant ainsi le développement vers des formulations moins nocives.L'objectif de cette thèse a donc été d'évaluer l'utilisation de modèles in vitro comme alternative à l'expérimentation animale pour caractériser la toxicité aiguë pulmonaire des fumées issues de fumigènes.La première partie du travail de thèse a consisté à choisir un modèle cellulaire pulmonaire à utiliser et à mettre au point. Les paramètres expérimentaux (le support de culture ou encore le débit d'exposition) pour exposer les cellules de la co-culture A549-THP1 choisie aux fumées générées par la combustion de compositions fumigènes ont été optimisés. Dans un second temps, une fois les paramètres expérimentaux définis, une campagne d'essai portant sur 12 formulations de fumigènes et 2 blancs a été menée sur le modèle cellulaire choisi : une co-culture de cellules alvéolaire A549 - THP-1 à l'interface air-liquide (ALI) a été exposée aux fumées issues de fumigènes présentant a priori des niveaux de toxicité différents dans un système de type Vitrocell® (système dynamique) simultanément à l'exposition de rats aux mêmes fumées. Le modèle in vitro s'est révélé en adéquation avec les attendus de ces premiers essais. Dans le cadre de la thèse, le potentiel in vitro cytotoxique, inflammatoire et oxydatif des fumées a été mesuré 24h après exposition. Les réponses in vitro observées ont été comparées aux données in vivo, obtenues en marge de la thèse, par la réalisation de corrélations vivo-vitro. Des corrélations ont été montrées pour les familles HC pour la viabilité et la famille X pour l'inflammation.En conclusion, nos résultats ont facilité l'établissement d'une méthodologie appropriée pour l'évaluation de la toxicité aiguë par inhalation. Ils soulignent l'importance de continuer à développer des modèles in vitro ou des batteries de tests pour cette évaluation en gardant comme objectif de s'aligner au plus près des modèles in vivo tout en conservant une approche standardisée.