Thèse soutenue

Le déploiement de la politique de méthanisation agricole en France : implications pour la transition agroécologique

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Auteur / Autrice : Jeanne Cadiou
Direction : Jean-Marc MeynardPierre-Marie Aubert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences agronomiques
Date : Soutenance le 20/04/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : référent : AgroParisTech (France ; 2007-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....)
Laboratoire : Sciences pour l'Action et le Développement : Activités, Produits, Territoires (SADAPT)
Jury : Président / Présidente : Philippe Martin
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Martin, Gabrielle Bouleau, Frédéric Zahm, Jean-Philippe Steyer, Charlotte Halpern
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Martin, Gabrielle Bouleau

Résumé

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Depuis le début du XXIe siècle, la production de biogaz par méthanisation a fortement augmenté dans le monde, soutenue par des politiques de transition énergétique, agricoles et de gestion des déchets. En France, la politique de la méthanisation est associée à une politique de transition agroécologique mais sa contribution à cette transition est sujet à débat. Pour discuter le rôle de la méthanisation dans la transition agroécologique, cette thèse propose d'analyser les effets agroenvironnementaux de la méthanisation en lien avec la faisabilité sociotechnique et socio-politique de son développement vertueux sur un territoire. A travers une démarche interdisciplinaire - à l'interface de la sociologie de l'action publique et de l'agronomie - cette thèse investigue les déterminants des effets du biogaz en mettant en relation quatre échelles : celles de la ferme, du proche territoire agricole, d'une région et de la France. Nous montrons qu'une vision de la durabilité du biogaz centrée sur les effets directs des techniques de production domine aussi bien dans l'analyse scientifique de ses effets, que dans la compréhension politique de sa contribution à la transition agroécologique. De plus, les enjeux agroécologiques ont eu une place mineure dans la construction de la politique publique de la méthanisation, comparativement à ceux énergétiques. En conséquence, les acteurs de la filière méthanisation française prennent insuffisamment en charge les enjeux complexes de son développement, tandis que les acteurs de l'environnement sont peu équipés pour penser les leviers et garde-fous d'une méthanisation « vertueuse ». Ainsi, nous montrons que la méthanisation, en venant s'adosser aux systèmes agricoles, parfois améliore, parfois dégrade la durabilité, sans être un levier systématique vers l'agroécologie. L'attractivité du digestat en bio est un levier intéressant de transition de l'agriculture, mais qui demande à être analysé au prisme des dynamiques de massification. L'analyse de la contribution du biogaz à la transition agroécologique et l'accompagnement de la filière doivent donc être repensés, à l'aune d'une meilleure compréhension des effets systémiques du développement de celle-ci en agriculture. Cette thèse se conclut sur des pistes de réflexions pour construire une politique d'un biogaz durable en agriculture.