Thèse soutenue

Les rôles des bactéries dans la lutte contre les carences en folate et en cobalamine : de la fermentation alimentaire au microbiote intestinal

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Auteur / Autrice : Henok Deribew
Direction : Christèle Humblot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences des aliments et nutrition
Date : Soutenance le 07/12/2023
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Qualisud (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Marie-Christine Champomier-Vergès
Examinateurs / Examinatrices : John Kenny
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Christine Champomier-Vergès, Jean-Guy LeBlanc

Mots clés

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Résumé

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Les carences en folate (vitamine B9) et en cobalamine (vitamine B12) provoquent des problèmes de santé, notamment dans les pays en développement où les régimes alimentaires à base de produits végétaux sont source de folates mais dépourvus de cobalamine. Une consommation insuffisante d'aliments d'origine animale, principale sources de cobalamine, est également préoccupante dans les pays développés en raison d’évolutions des habitudes alimentaires vers une baisse de la consommation de produits animaux pour des raisons environnementales ou éthiques. Certaines bactéries peuvent synthétiser ces vitamines lors de la fermentation alimentaire et dans le tractus digestif humain. Cependant, leur rôle dans les aliments fermentés à base de céréales et leur potentiel de production de folate dans le tractus gastro-intestinal est peu exploré. Par conséquent, cette thèse a pour objectifs d’explorer la contribution potentielle des bactéries à la diminution des carences en folates et en cobalamine. Premièrement, les teneurs en folates et en cobalamine de l'injera, un aliment de base traditionnel éthiopien à base de céréales fermentées à base de teff, ont été mesurées. Sa consommation permettrait de couvrir 5% à 23% des apports en folate recommandés pour les femmes en âge de procréer. Cependant, la cobalamine présente dans l'injera était biologiquement inactive chez les humains. Les bactéries lactiques étaient majoritaires pendant la fermentation de l'injera, et certaines espèces étaient corrélées aux taux de folate et de cobalamine. Deuxièmement, la faisabilité d'augmenter la teneur en folate et en cobalamine dans l'injera a été explorée en utilisant des souches bactériennes productrices de folate et de cobalamine a été explorée. L’utilisation individuelle de chaque souche permettait d’augmenter les taux de folate et de cobalamine dans la pâte d'injera y compris après plusieurs cycle de repiquage par pied de cuve, atteignant les apports recommandés en cobalamine et jusqu'à 29 % de folate pour les femmes. Cependant, utilisées ensemble, les souches étaient moins efficaces. Enfin, l'influence de l'alimentation et du microbiote intestinal sur le statut en folate de femmes en âge de procréer (n=10) ont été évaluées. Les participantes ont consommé pendant 3 jours de l'injera enrichi en folate par fermentation ou un régime pauvre en folate à base de riz. La consommation régulière d'injera enrichi en folate couvrait 70,1 % de l'apport en folate recommandé. Au cours de la période de régime pauvre en folate, des concentrations de folate fécaux dépassant l'apport alimentaire ont été observées, indiquant une synthèse de folates par les micro-organismes du tube digestif. Des incubations in vitro des échantillons ont également montré un potentiel variable de production de folate au cours de différentes périodes alimentaires. Cette étude a mis en évidence la relation complexe entre les micro-organismes et leur rôle potentiel dans l'amélioration du statut en folate et en cobalamine des individus.