Modélisation, conception et prototypage d’un véhicule tout-terrain capable de se déplacer à haute vitesse en milieu accidenté en toute sécurité
Auteur / Autrice : | Denis N'chot |
Direction : | Jean-Christophe Fauroux, Roland Lenain, Philippe Vaslin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Image, système de perception, robotique |
Date : | Soutenance le 05/10/2023 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences pour l'ingénieur (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Pascal (Aubière, Puy-de-Dôme) |
Jury : | Président / Présidente : Faïz Ben Amar |
Examinateurs / Examinatrices : Lama Al Bassit, Mathieu Richier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Renaud, Manuel Paredes |
Résumé
La plupart des robots terrestre à roues évoluent à faible vitesse afin de limiter les effets dynamiques générés par un déplacement à haute vitesse (supérieure à 10 m/s) sur un terrain irrégulier. Cependant, pour certaines applications, il est indispensable de disposer d'un véhicule robotisé à roues capable de se déplacer rapidement en terrain accidenté : intervention rapide en milieu agricole, en forêt, sur un aéroport ou une zone sinistrée. Ce domaine peu exploré relève de la problématique générale du maintien de la stabilité et de l'intégrité d'un véhicule tout-terrain robotisé lorsqu'il doit franchir un obstacle à grande vitesse sur un sol irrégulier. À vitesse élevée, les efforts générés lors des chocs contre les obstacles rencontrés sont du même ordre de grandeur dans les directions longitudinale et verticale. Grâce à ses degrés de liberté dans ces deux directions, la suspension innovante Susp-4D permet d'amortir les deux composantes de la force d'impact entre les roues et un obstacle. La première partie de la thèse porte sur l'optimisation des paramètres de la suspension Susp-4D en commençant par l'étude du comportement cinématique et cinétostatique de ce mécanisme, puis en comparant deux configurations intéressantes de Susp-4D en vue de choisir la plus adaptée aux franchissements à haute vitesse. Cette configuration a été validée par des données expérimentales obtenues avec un véhicule équipé de Susp-4D. Une version semi-active de Susp-4D a ensuite été proposée en vue de contrôler l'amortissement des suspensions longitudinales en utilisant un dispositif de réglage du coefficient d'amortissement sur deux niveaux : faible ou élevé. Ce dispositif a été dimensionné et intégré à l'échelle du prototype du robot VS-FROG. Grâce à un plan d'expérience, nous avons pu qualifier le franchissement d'obstacles en simulation par la variation d'énergie cinétique totale du véhicule, grandeur qui a été reliée au coefficient d'amortissement et au couple moteur.Cependant, quelles que soient les solutions envisagées pour améliorer le franchissement d'obstacles, le véhicule peut décoller du sol. Dans cette éventualité, des travaux précédents ont montré qu'il était théoriquement possible de contrôler le tangage d'un véhicule en phase balistique afin de sécuriser son atterrissage et lui permettre de poursuivre sa mission. La seconde partie de la thèse traite le problème du franchissement d'obstacles à haute vitesse comme un problème d'optimisation multi-objectifs sous contraintes en vue (i) de contrôler de manière optimale le coefficient d'amortissement et le couple moteur lors du franchissement - dans le but de minimiser la variation d'énergie cinétique totale - et (ii) de faciliter le contrôle d'attitude (angle et vitesse de tangage) du robot en phase balistique. La première stratégie a été validée en simulation grâce à un contrôleur prédictif qui a permis de minimiser la perte d'énergie cinétique et la vitesse de tangage du robot pour des hauteurs d'obstacles inférieures ou égales au rayon des roues. Une seconde stratégie a été développée pour permettre au robot d'atterrir sur ses roues après une phase balistique ; cette stratégie repose sur un modèle analytique basé sur le principe de conservation du moment cinétique de VS-FROG en phase aérienne. Ce modèle établit la relation entre la vitesse de rotation des roues et la vitesse de tangage du robot, et permet de contrôler le tangage du châssis en phase balistique, uniquement en accélérant ou en freinant les roues. Une loi de commande par backstepping a permis de relier le couple moteur à l'angle de tangage désiré et à la vitesse de tangage du châssis. Dans tous les cas étudiés en simulation, le couple généré a permis de contrôler l'attitude du véhicule et d'atteindre l'angle désiré avant que le véhicule ne retombe au sol, sur ses roues arrière, ou avant, ou à plat.