Thèse soutenue

The interplay between market concentration and diversity, food environment related commitments and associated practices of major food companies across European, Belgian and French markets

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Auteur / Autrice : Iris Van Dam
Direction : Olivier AllaisStefanie Vandevijvere
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la nutrition
Date : Soutenance le 13/06/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : référent : AgroParisTech (France ; 2007-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....)
Laboratoire : Paris-Saclay Applied Economics (Palaiseau, Essonne ; 2022-....) - AgroParisTech (France ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Franco Sassi
Examinateurs / Examinatrices : Jaap Seidell, Liv Elin Torheim
Rapporteurs / Rapporteuses : Jaap Seidell, Liv Elin Torheim

Résumé

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L'objectif principal de cette thèse était d'analyser, d’un point de vue économique et de santé publique, comment l'industrie alimentaire (fabricants de boissons et d'aliments emballés, restauration rapide et supermarchés) influence les produits que nous acquérons, préparons et consommons. Cette influence s'exerce à chaque fois que nous interagissons avec les aspects physiques, économiques, politiques et socioculturels de l'environnement, appelés les environnements alimentaires. La publicité à la télévision, les sucreries aux caisses des supermarchés et les prix plus élevés des produits les plus sains comparés aux alternatives moins saines en sont des exemples. D'autres activités d’influence moins sur le devant de la scène existent. Pensez au lobbying, aux campagnes visant à influencer l'opinion publique, aux fusions/acquisitions et à la façon dont les entreprises se positionnent sur le marché. Toutes ces activités permettent aux entreprises de structurer les environnements alimentaires en fonction de leurs intérêts.S’agissant de la perspective économique, il a été évalué comment la concentration et la diversité des marchés en Europe affectent les environnements alimentaires. Il a été constaté que les principaux fabricants d'aliments et de boissons étaient similaires dans les pays européens, avec des marchés de produits modérément voire fortement concentrés. Cela peut être préoccupant car une concentration accrue et une diversité réduite du marché ont permis de prédire une augmentation des ventes de produits ultra transformés (moins sains). Compte tenu de la similarité des fabricants d'aliments et de boissons en Europe, il est suggéré que ces marchés pourraient bénéficier d'une politique de santé publique homogène au niveau de l’Europe. Cela faciliterait leur application pour l'industrie et réduirait la charge administrative accompagnant leur élaboration et leur application. Le constat est différent pour la restauration rapide et les supermarchés. Les plus grandes chaines de restauration rapide étaient similaires dans toute l'Europe, mais il existait un nombre remarquablement plus élevé de petites entreprises au niveau national. En revanche, plusieurs supermarchés différents ont été observés à travers l'Europe, mais au niveau national, seul un nombre limité de supermarchés différents a pu être identifié. Il est suggéré d'aborder ces industries comme hétérogènes à travers l'Europe dans une perspective de santé publique. Cette thèse recommande de maintenir le développement et l’application de politiques nutritionnelles pour la restauration rapide et les supermarchés au niveau national.S’agissant de la perspective de santé publique, la transparence, l'exhaustivité et la spécificité des engagements pris par l'industrie agroalimentaire en matière de nutrition ont été évalués, ainsi que certaines pratiques des entreprises et la relation entre les engagements et les pratiques. Au niveau européen, on a constaté que les engagements nutritionnels des grandes entreprises agroalimentaires étaient en deçà des meilleures pratiques recommandées. La plupart des ventes concernait les produits ultra-transformés et les produits non autorisés à être commercialisés auprès des enfants. La même chose a été observé dans deux études en Belgique et en France dans laquelle les entreprises ont eu la possibilité de vérifier et compléter les données publiques disponibles. Les données de performance collectées dans les domaines ’Formulation de produit’ et ‘Marketing produit et marque’ ont révélé des pratiques largement malsaines. Rien n'indique dans nos données que des engagements plus forts se traduisent par des meilleures pratiques des entreprises.Tous ces résultats montrent la nécessité d'une réglementation européenne et nationale pour guider, contrôler et soutenir les efforts de l'industrie agroalimentaire pour améliorer les environnements alimentaires.