Thèse soutenue

L’agressivité est-elle une composante significative de l’adaptation au paysage variétal cultivé, des populations de Puccinia triticina, agent de la rouille brune du blé ?

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Auteur / Autrice : Cécilia Fontyn
Direction : Frédéric SuffertThierry C. MarcelHenriette Goyeau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences végétales
Date : Soutenance le 08/11/2022
Etablissement(s) : Paris, AgroParisTech
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Biologie Gestion des Risques en agriculture (Palaiseau ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Jacqui Shykoff
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Frey, Didier Tharreau, Valérie Caffier, Benoit Moury
Rapporteur / Rapporteuse : Pascal Frey, Didier Tharreau

Résumé

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La capacité des agents phytopathogènes – notamment les champignons – à provoquer des maladies est généralement décomposée en un terme qualitatif, la ‘virulence’, définie comme la capacité à infecter la plante hôte (interaction compatible), et ‘l’agressivité’, définie comme étant la variation quantitative du pouvoir pathogène sur un hôte compatible, reflétant généralement les dommages infligés à cet hôte. Des suivis populationnels de Puccinia triticina, champignon responsable de la rouille brune du blé, ont été réalisés en France durant les deux dernières décennies. Ces données épidémiologiques ont révélé que les résistances qualitatives (gènes Lr) étaient fortement structurantes pour les populations d’agents pathogènes. Concrètement, l’introduction de nouveaux gènes Lr dans le paysage variétal précède de seulement quelques années l’émergence des virulences correspondantes. Cependant, les gènes Lr présents dans les variétés de blé n’expliquent pas entièrement les changements observés dans la dynamique de la population pathogène, caractérisée par la fréquence des ‘pathotypes’ (phénotypes de virulences). L’objectif de ma thèse était d’étudier si, sous l’influence du paysage variétal, l’agressivité pouvait être une force sélective ayant un impact sur l’adaptation des populations de P. triticina et, le cas échéant, de quantifier cet impact. Après le Chapitre 1 bibliographique introductif, le chapitre 2 fait le lien entre la composition globale du paysage cultivé et l’évolution des populations pathogènes au cours de la décénnie 2006-2016. J’ai mis en évidence que les gènes Lr présents dans les variétés françaises les plus cultivées ne peuvent à eux seuls expliquer la prévalence de deux pathotypes – 166 317 0 et 106 314 0 – ayant dominé malgré la présence d’autres pathotypes compatibles. Dans le chapitre 3, en comparant in planta les traits d’agressivité (efficacité d’infection, période de latence et capacité de sporulation) d’isolats de P. triticina appartenant à chaque pathotype dominant, j’ai mis en évidence le rôle de l’agressivité dans les changements de la composition de la population pathogène à une échelle spatio-temporelle large. J’ai notamment montré, pour un même pathotype, que la dynamique de fréquence de ‘pathogénotype’ – défini comme la combinaison unique de ce même pathotype et d’un génotype SSR – est influencée par son niveau d’agressivité. Dans le chapitre 4, en appliquant les mêmes méthodes expérimentales, j’ai montré qu’une agressivité plus élevée pouvait expliquer la prévalence de certains pathogénotypes dans le paysage variétal, malgré les avantages conférés à d’autres pathogénotypes par leur profil de virulences.