Compréhension des mécanismes de perception sensorielle de compléments nutritionnels sous différentes formulations
Auteur / Autrice : | Thomas Delompre |
Direction : | Christian Salles |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Médecine, biochimie, biologie cellulaire et moléculaire, physiologie et nutrition |
Date : | Soutenance le 07/09/2021 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation (Dijon ; 2010-....) |
Etablissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Odile Chambin |
Examinateurs / Examinatrices : Loïc Briand, Gaëlle Guiraudie-Capraz | |
Rapporteur / Rapporteuse : Anne Saint-Eve, Guillaume Lenoir |
Mots clés
Résumé
La prise de compléments nutritionnels est utile lorsque l’alimentation quotidienne ne suffit plus à couvrir les besoins de l’organisme en nutriments et en énergie. Les ingrédients actifs de ces produits sont principalement des vitamines, des minéraux, des éléments traces, des extraits de plantes. Le mode d’administration par voie orale est largement plébiscité par les consommateurs, c’est pourquoi les produits sont commercialisés sous forme de comprimés effervescents, à croquer, sous forme de poudres et comprimés à mettre en bouche ou sous formes gélifiées. Outre leur efficacité sur le plan nutritionnel, ces produits doivent satisfaire le consommateur sur le plan organoleptique. Cependant, ces compléments nutritionnels sont souvent décrits avec des défauts de goûts non identifiés qui limitent leur acceptabilité.La caractérisation sensorielle de ces « mauvais goûts », l’identification des composés impliqués et la compréhension des mécanismes à l’origine de leur détection sont un véritable challenge pour les industries concernées. Dans ce travail, une méthodologie basée sur des approches sensorielles et cellulaires a été mise en œuvre afin d’améliorer les connaissances sur la perception des « mauvais goûts » des compléments nutritionnels et mettre en évidence des pistes envisageables pour de nouvelles stratégies de masquage.Pour la caractérisation et la quantification des « mauvais goût », les profils sensoriels de différentes gammes et formes de compléments nutritionnels ont été déterminés par des panels de dégustateurs. Un protocole d’analyse sensorielle adapté à la forme galénique évalué (effervescente ou orodispersible) a permis d’identifier et de quantifier certaines perceptions négatives. Les résultats obtenus démontrent en autre la présence d’une amertume prononcée pour de nombreux compléments nutritionnels, qui pourraient contribuer de manière récurrente à leur « mauvais goût ». Une analyse sensorielle de ces mêmes compléments nutritionnels dans des conditions avec et sans blocage du flux rétronasal a révélé des interactions perceptives positives et/ou négatives entre molécules aromatiques et sapides, dont l’origine bien que discutée reste à démontrer.La corrélation entre les profils sensoriels et les compositions nutritives des compléments nutritionnels a révélé que certains composés actifs comme des vitamines pouvaient être responsable de cette amertume. L’être humain possède 25 structures moléculaires spécialisées dans la reconnaissance des molécules amères que l’on appelle des TAS2Rs. L’utilisation d’un protocole d’expérimentation fonctionnelle in vitro a montré que quatre composés vitaminiques étaient capables d’activer un ou plusieurs TAS2R(s). Parallèlement, nous avons complété cette expérimentation fonctionnelle par des mesures psychométriques de seuil de détection à l’amertume chez l’humain. La comparaison des jeux de données sensoriels et cellulaires a révélé l’impact de la physiologie orale et de l’intégration centrale de l’information sur la perception d’un stimulus gustatif. Les résultats obtenus ont démontré que la combinaison d’une approche cellulaire et sensorielle semblait être une méthode alternative efficace pour évaluer la contribution d’un ou plusieurs composés aux perceptions sensorielles négatives des compléments nutritionnels.