Thèse soutenue

Apprentissage et enseignement de la lecture : le rôle de la syllabe pour construire les relations ortho-phonologiques

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Auteur / Autrice : Maria Vazeux
Direction : Nadège Doignon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'education
Date : Soutenance le 25/11/2021
Etablissement(s) : Strasbourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interuniversitaire des sciences de l'éducation et de la communication (Strasbourg)
Jury : Président / Présidente : Séverine Casalis
Examinateurs / Examinatrices : Jérémi Sauvage
Rapporteur / Rapporteuse : Maryse Bianco, Christelle Maillart

Résumé

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L’objectif de cette thèse était de comprendre le rôle de la syllabe pour la mise en relation des premières relations ortho-phonologiques. La question de la taille de l’unité psycholinguistique (Ziegler & Goswami, 2005) à prendre en compte lors de la création des premières connexions entre le langage oral et le langage écrit a amené Doignon-Camus et Zagar (2009, 2014) à proposer un modèle (Developmental Interactive Activation Model with Syllables, DIAMS) qui s’appuie sur la disponibilité phonologique précoce de la syllabe chez les pré-lecteurs (Liberman et al., 1974) et la fonctionnalité de celle-ci pour le traitement du langage écrit (i.e., les enfants perçoivent visuellement la syllabe au cours de l’apprentissage de lecture, Doignon-Camus & Zagar, 2014). Ce modèle suppose que les premières relations entre le langage écrit et le langage oral s’établiraient grâce à la construction d’un pont syllabique, c’est-à-dire entre les lettres et les syllabes correspondantes. Pour tester l’hypothèse du pont syllabique, comme moyen de construction des relations ortho- phonologiques, nous avons mis en place une expérimentation comportementale auprès de plus de 400 enfants pré- lecteurs scolarisés en dernière année d’école maternelle (Grande Section). Les résultats ont mis en évidence le rôle de la syllabe pour acquérir les relations ortho-phonologiques, grâce notamment au développement significatif des compétences en conscience phonémique après un enseignement des relations lettres-syllabe, par rapport à un enseignement des relations lettre-phonème. D’autres études complémentaires nous ont permis de mettre en évidence la facilité et la rapidité avec laquelle le pont syllabique peut être construit pour développer l’acquisition du code alphabétique. A partir des résultats obtenus chez une population d’enfants tout-venant, nous avons également testé l’hypothèse du pont syllabique auprès d’enfants à risque et en difficulté de lecture plus avancés en âge et dans leur parcours scolaire, à travers une méthodologie de cas unique. Les résultats de ces études ont mis en exergue l’efficacité de l’intervention basée sur la syllabe sur les compétences en conscience phonémique et en lecture (i.e., précision et automatisation) chez un public à risque et en difficulté de lecture. Cette thèse tentait donc de répondre à la question de la taille de l’unité lors de l’acquisition des relations ortho-phonologiques, et a amené de nouvelles perspectives de recherche. D’un point de vue pédagogique, les résultats ont consolidé les pratiques enseignantes en se basant sur des preuves issues de la recherche expérimentale, et ont également apporté des propositions de remédiation pédagogique et de rééducation orthophonique.