Traitement orthophonique de la difficulté scolaire en mathématiques
Auteur / Autrice : | Emmanuel Vergnol |
Direction : | Floriane Wozniak |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mathématiques et modélisation |
Date : | Soutenance le 10/09/2021 |
Etablissement(s) : | Montpellier |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Information, Structures, Systèmes (Montpellier ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Didactique, Education et Formation (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Abdelhamid Chaachoua |
Examinateurs / Examinatrices : Floriane Wozniak, Abdelhamid Chaachoua, Caroline Ladage, Claire Margolinas, Thomas Hausberger, Anne-Marie Rinaldi | |
Rapporteur / Rapporteuse : Caroline Ladage, Claire Margolinas |
Résumé
L’objet de cette thèse qui s’appuie sur la théorie anthropologique du didactique est l’étude des praxéologies des orthophonistes en France lorsqu’ils prennent en charge des sujets ayant des difficultés d’apprentissage récurrentes en mathématiques. La première partie présente le contexte de la société française qui conduit à une médicalisation de l’échec scolaire (Morel, 2014). Elle discute des définitions de la difficulté scolaire en mathématiques et de la dyscalculie et présente les cadres théorique et méthodologique de la recherche. La deuxième partie aborde l’histoire de la profession et comment s’est construit son assujétissement au monde de la médecine. La mise au jour des fondements théoriques de la profession concernant la prise en charge des difficultés d’apprentissage récurrentes en mathématiques y est réalisée par le croisement des analyses de différentes données : les plans de formation initiale et continue ; des questionnaires et entretiens avec des étudiants, formateurs et professionnels ; un corpus de mémoires d’étudiants en école d’orthophonie. Les deux dernières parties se fondent sur l’observation naturaliste de bilans et de séances de suivi orthophoniques sur la multiplication. L’analyse praxéologique des organisations mathématiques dans les séances observées contrastée par celle de manuels permet d’identifier différences et similitudes entre praxéologies orthophoniques et scolaires. La cartographie des types de tâches sur la base des ostensifs travaillés représente et révèle l’enjeu didactique du suivi orthophonique et le rôle épistémique du matériel. Enfin, l’analyse des organisations didactiques au sein des séances conduit à définir la relation thérapeutique orthophonique comme modèle de la situation. Cette relation entre l’orthophoniste et l’élève-patient dont les termes sont le plus souvent négociés implicitement est asymétrique. Elle repose d’une part, sur une adhésion et une confiance envers le thérapeute et d’autre part sur un contrat didactique instauré dans les séances de suivis fondé sur des milieux entièrement contrôlés qui réduisent l’élève-patient à l’exécution de tâches répétitives où la manipulation est omniprésente.