Thèse soutenue

Décryptage des mécanismes impliqués dans le biocontrôle des champignons mycotoxinogènes des céréales

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Auteur / Autrice : Lucile Pellan
Direction : Sabine Galindo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biotechnologie et microbiologie
Date : Soutenance le 06/11/2020
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Qualisud (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Guilhem Desbrosses
Examinateurs / Examinatrices : Sabine Galindo, Guilhem Desbrosses, Aziz Aziz, Jérôme Mounier, Adeline Picot, Caroline Strub
Rapporteurs / Rapporteuses : Aziz Aziz, Jérôme Mounier

Mots clés

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Résumé

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Décryptage des mécanismes impliqués dans le biocontrôle des champignons mycotoxinogènes des céréales.Les céréales sont le premier facteur d'exposition des consommateurs aux mycotoxines, des métabolites secondaires toxiques synthétisés par certaines moisissures et présentant un risque pour la santé humaine et animale. Les espèces Fusarium graminearum et Fusarium verticillioides sont ainsi responsables de la production de mycotoxines de type trichothécènes et fumonisines, respectivement, d’un impact élevé surtout en pré-récolte. Avec la diminution de l'utilisation des pesticides en raison de leur toxicité, une stratégie alternative pour lutter contre ces maladies fongiques au champ, peut-être l'utilisation de micro-organismes antagonistes. Non-pathogènes, ces agents de biocontrôle (BCAs) sont capables de limiter la progression des Fusaria et leur synthèse de mycotoxines à l’aide de différents mécanismes biologiques cependant encore mal connus. Dans ce contexte, les objectifs de cette étude sont d’évaluer par quels mécanismes trois BCAs commerciaux sélectionnés (Streptomyces griseoviridis, Trichoderma asperellum, Pythium oligandrum) peuvent moduler la croissance et la production de mycotoxines des pathogènes du genre Fusarium, in vitro et in situ. Des activités antagonistes et des niveaux variables d'inhibition de la croissance (jusqu’à 80%) et de la mycotoxinogenèse (jusqu’ à 90%) ont été observés in vitro selon les BCAs, les pathogènes ou les conditions de culture. Les hypothèses sont ensuite vérifiées et complétées grâce à la mise au point d’une toolbox de tests spécifiques de certains modes d’action. Leur chronologie est évaluée tout au long de l’interaction, de la germination des spores pathogènes jusqu’à la formation de périthèces de conservation, en testant une grande diversité de mécanismes des BCAs : synthèse de composés anti-germinatifs, mycophagie, synthèse d’enzymes chitinolytiques, émission de composés volatils antifongiques, inhibition des voies de biosynthèse des mycotoxines, bio-transformation de mycotoxines, compétition spatiale et nutritionnelle ou impact sur la conservation du pathogène. S. griseoviridis présente des capacités de compétition nutritionnelle, mais sa stratégie principale est basée sur l'antibiose, à travers la synthèse de nombreux composés antifongiques qui compense un déficit important en capacité de colonisation spatiale. Cependant, il peut être à l’origine de stimulation de production de mycotoxines. T. asperellum est capable d'activer un très large éventail de défenses et d'attaques combinant la synthèse de divers composés antifongiques (métabolite, enzymes, COVs), avec différentes cibles (spores, mycélium, mycotoxines), et une action directe par mycoparasitisme. L’efficacité de P. oligandrum est principalement due à sa forte capacité à coloniser l'environnement, avec une action directe via la prédation microbienne et la réduction de la formation de périthèces. Ces comportements in vitro ont pu également être analysés chez F. graminearum in situ tout au long de son cycle de vie (de la colonisation des épis à la survie dans les résidus de culture), et mis en perspectives avec les différents modes d’action identifiés chez chacun des BCAs. L’ensemble du projet a permis d’importantes avancées dans le décryptage des mécanismes d’actions des BCAs, et propose des voies d’amélioration pour optimiser l'utilisation et l'efficacité de ces antagonistes et donc limiter l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, tout en maintenant une production saine avec de faibles niveaux de mycotoxines.