Thèse soutenue

Introduire une espèce de diversification dans les systèmes de culture d’un territoire : articuler production de connaissances et conception dans des dispositifs multi-acteurs. Cas de la cameline dans l’Oise.

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Auteur / Autrice : Margot Leclere
Direction : Chantal LoyceMarie-Hélène Jeuffroy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences agronomiques
Date : Soutenance le 29/11/2019
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : AgroParisTech (France ; 2007-....)
Laboratoire : Agronomie (Thiverval-Grignon, Yvelines ; 1964-....)
Jury : Président / Présidente : Marianne Le Bail
Examinateurs / Examinatrices : Marianne Le Bail, Anne-Sophie Voisin, Mireille Navarrete, Federica Zanetti, Nathalie Girard, Aline Vandewalle
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Sophie Voisin, Mireille Navarrete

Résumé

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L’introduction d’espèces de diversification, voie incontournable pour assurer la transition agroécologique pose aujourd’hui une question majeure : comment produire de manière économe les connaissances nécessaires sur ces espèces, orphelines de recherche ?Nous avons proposé et mis en œuvre une démarche articulant conception et production de connaissances, et combinant différents dispositifs multi-acteurs pour accompagner l’introduction d’une nouvelle espèce dans les systèmes de culture. Ce travail s’appuie sur le cas de la cameline, introduite soit en culture principale soit en double culture dans les systèmes de culture de l’Oise, en vue du développement d’une bioraffinerie oléagineuse.Nous avons combiné un atelier multi-acteurs -regroupant agriculteurs, conseillers, chercheurs, ingénieurs en R&D agricole et industriels- et des essais de modalités de conduite de la cameline en double culture, conçus, gérés et évalués par des agriculteurs dans leur ferme. Cette approche a permis d’identifier des trous de connaissances (ex : l’effet précédent de la cameline sur la betterave) et de produire des connaissances utiles pour la conception (ex : des règles de décision pour la conduite).En parallèle, nous (chercheurs) avons conçu et évalué, au sein d’un réseau multi-local et pluriannuel de parcelles agricoles, trois itinéraires techniques de la cameline de printemps sans herbicide. Nos résultats montrent que l’augmentation de la densité de semis de cameline ou l’association de la cameline avec une autre espèce (orge ou pois) sont des leviers agroécologiques efficaces pour maîtriser les adventices dans la culture de cameline. De plus, le diagnostic de la variabilité du rendement, de la teneur en huile des graines, et de leur composition en acides gras, réalisé au sein de ce même réseau d’essais, a permis d’identifier (i) les principaux facteurs responsables (ex : le statut azoté de la culture pour le rendement), et (ii) les conditions environnementales (ex : fourniture d’azote minéral par le sol) et les pratiques (ex : association d’espèces) déterminant ces facteurs.Ces connaissances produites ont conduit lors d’un atelier de conception à élargir la gamme des modalités d’insertion et de conduite de la cameline, conçues par les agriculteurs.Enfin, nous discutons en quoi cette combinaison originale de dispositif multi-acteurs, permet (i) de produire à moindre coût des connaissances situées et génériques, utiles pour la conception, et (ii) d’outiller à la fois l’agriculteur-concepteur, le conseiller agricole et le chercheur, pour accompagner la diversification des systèmes de culture d’une région.