Thèse soutenue

Etudes d'interventions nutritionnelles en populations défavorisées réalisées en Seine-Saint-Denis

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Auteur / Autrice : Camille Buscail
Direction : Serge HercbergChantal Julia
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences vie et santé
Date : Soutenance le 05/10/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Galilée (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Bobigny) - Centre de Recherche Epidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Corinne Delamaire, Pierre Lombrail
Rapporteurs / Rapporteuses : Nelly Agrinier, Thierry Lang

Résumé

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La nutrition (qui regroupe l’alimentation et l’activité physique), facteur clé modifiable de la prévention des maladies chroniques, est l’objet d’importantes inégalités sociales. Les populations vulnérables présentant globalement des comportements nutritionnels moins favorables à la santé. L’un des principaux objectifs du Programme National Nutrition Santé (PNNS) est de réduire les inégalités sociales de santé dans le champ de la nutrition. Dans ce contexte, deux études d’intervention quasi-expérimentales, visant à tester l’efficacité d’actions de promotion nutritionnelle ont été mises en place dans la ville de Saint-Denis (département de la Seine-Saint-Denis, région Ile-de-France). L’une portait sur l’activité physique et l’autre sur la consommation de fruits et légumes. La première étude intitulée « Pour la santé je bouge dans mon quartier ! » s’est déroulée de mai 2013 à mai 2015 dans un quartier en politique de la ville. L’objectif était d’augmenter la proportion d’adultes pratiquant une activité physique régulière modérée conforme aux recommandations de l’OMS (soit au moins 30 minutes d’activité physique modérée par jour). Deux évaluations du niveau d’activité physique avant (2013) et après (2015) mise en place du programme ont été réalisées. Les participants ont été sélectionnés par un tirage au sort selon un sondage stratifié par grappes. La proportion d’adultes pratiquant une activité physique de niveau au moins modéré a augmenté significativement d’environ 30%. Cette augmentation était le fait presque exclusif d’une augmentation de l’activité physique de loisir chez les femmes, et d’une augmentation de la marche. La seconde étude intitulée « Fruits et légumes à la Maison » (FLAM), avait pour objectif d’évaluer l’impact de bons d’achat pour les fruits et légumes sur la consommation de ces derniers chez des enfants issus de familles en situation de précarité. Elle s’est déroulée dans les quartiers nord de Saint-Denis de mai 2015 à juin 2017. A leur inclusion, les familles étaient randomisées soit dans le groupe intervention qui recevait des bons d’achat échangeables contre des fruits et légumes pendant 1 an soit dans le groupe contrôle. Au total, 92 couples parent-enfant ont été inclus. Après un an de suivi, la consommation de fruits et légumes était significativement plus importante chez les enfants du groupe intervention. Ces deux études illustrent le rôle central de la recherche interventionnelle dans l’aide à la décision et la mise en place de politiques de santé publique. Les résultats bien que modestes, sont encourageants et peuvent servir de base de réflexion pour la mise en place de mesures visant à diminuer les inégalités sociales de santé dans le champ de la nutrition.