Thèse soutenue

Croissance, chômage et compétences en Afrique du Sud : Analyse de plusieurs plans de recyclage des revenus d’une taxe carbone

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Auteur / Autrice : Jules Schers
Direction : Franck Lecocq
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 21/12/2018
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : AgroParisTech (France ; 2007-....)
Laboratoire : Centre international de recherche sur l'environnement et le développement
Jury : Président / Présidente : Frédéric Lantz
Examinateurs / Examinatrices : Emilio Lèbre La Rovere, Frédéric Ghersi, Hyun Jin Julie Yu, Rob Davies
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Lantz, Emilio Lèbre La Rovere

Résumé

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Cette thèse fournit une illustration numérique de la façon dont une taxe carbone pourrait affecter le PIB, l’emploi, les émissions de CO2 et les inégalités socio-économiques en Afrique du Sud. Elle utilise un modèle d’équilibre général calculable « hybride » en économie ouverte par projection en un seul pas de temps de 2005 à 2035. Le modèle représente des économies de second rang, notamment des rigidités sur le marché du travail liées aux niveaux de qualification et dans la production électrique. Sept scénarios basés sur des modalités différentes de recyclage de la taxe carbone sont analysés, plus une option d’investir une partie des revenus de la taxe dans l’amélioration des qualifications de la force de travail.L’analyse montre que sous hypothèse standard de changement technique, une taxe carbone de 100 ZAR par tonne de CO2 environ a peu d’impact négatif sur le PIB et l’emploi lorsqu’elle est associée à un mode de recyclage des revenus approprié : subventionner le facteur travail et réduire les taxes sur les profits des entreprises pourrait conduire aux meilleurs résultats macroéconomiques, mais ne réduit pas les inégalités. Des mesures supplémentaires sont nécessaires pour réduire la « pauvreté énergétique ». Pour atteindre le NDC d’Afrique du Sud au titre de l’Accord de Paris, un taux de taxe d’environ 300 ZAR ou 55 dollars par tonne de CO2 serait nécessaire. Toutefois, un tel taux pourrait avoir un impact significatif sur la croissance du PIB. En même temps, sans changement de la tendance de croissance de la productivité du travail, ce PIB plus faible conduirait à un chômage plus élevé que dans le cas de référence. Une politique d’investissement de 7.5 milliards de ZAR de revenus carbone dans les qualifications de la main d’œuvre, avec l’objectif d’augmenter l’accès à la formation de haut niveau et de réduire le manque de salariés très qualifiés, pourrait avoir un effet très positif sur la croissance du PIB.Le progrès technologique, les préférences des consommateurs et le contexte international, limitent la capacité de l’économie à se restructurer et se décarboner et incidemment à réduire les impacts négatifs de la taxe carbone sur la croissance du PIB. Une véritable évaluation du changement technologique futur serait pertinente pour tous les secteurs et facteurs de production. Ces résultats impliquent aussi que la politique climatique internationale doit traiter la question des transferts de technologie et celles des potentiels différents de décarbonation sérieuse à l’échelle nationale.