Thèse soutenue

Les Gnawa du Maroc : intercesseurs de la différence ? étude ethnomusicologique, ethnopoétique et ethnochoréologique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jean Pouchelon
Direction : Miriam Rovsing OlsenNathalie Fernando
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnomusicologie
Date : Soutenance le 28/01/2015
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Université de Montréal (1978-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Georgiana Wierre-Gore
Examinateurs / Examinatrices : Miriam Rovsing Olsen, Nathalie Fernando, Georgiana Wierre-Gore, François Picard, Jean Lambert, John Leavitt
Rapporteurs / Rapporteuses : Georgiana Wierre-Gore, François Picard

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Les Gnawa sont présents dans toutes les grandes villes du Maroc (Oujda, Tanger, Casablanca, Fès, Meknès, Rabat, Marrakech, Essaouira, Agadir etc.). Musiciens, officiants et adeptes se rassemblent dans un rituel nocturne baptisé la lîla (litt. "une nuit") lequel célèbre à la fois, Dieu, son prophète Muhammad, l'Afrique subsaharienne ainsi que de nombreux autres entités invisibles réparties en sept familles. La musique, la danse et la transe sont omniprésentes dans cette célébration. Cette thèse analyse l'identité des Gnawa, leurs représentations, leurs instruments rituels, leurs performances, leur musique, les textes chantés, leurs danses et leurs transes. L'examen de ces différents champs d'activité révèle que les Gnawa jouent avec l'ambiguïté de manière systémique et à plusieurs niveaux. Leur perception par la société marocaine, leur "panthéon", leurs rythmes, leurs danses et leurs transes, tous ces aspects des actions et de la pensée des Gnawa sont actés avec ambiguïté. Confrérie hybride qui a autant perpétué la mémoire de ses racines subsahariennes qu'assimilé les influences mystiques et politiques de sa société d'exil, les Gnawa - des noirs mais aussi des métis et des blancs - ont érigé en art le fait de réconcilier des imaginaires potentiellement conflictuels dans la société marocaine. Mais paradoxalement, ils se doivent de cultiver ésotérisme et étrangeté pour conserver leur légitimité d'experts de l'invisible.