Thèse soutenue

Pour une approche territoriale des transitions écologiques. Analyse de la transition vers l’agroécologie dans la Biovallée (1970-2015)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Sibylle Bui
Direction : Marianne Cerf
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences sociales
Date : Soutenance le 02/12/2015
Etablissement(s) : Paris, AgroParisTech
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Science en Société - AgroParisTech (France ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Billaud
Examinateurs / Examinatrices : Marianne Cerf, Jean-Paul Billaud, Claude Compagnone, Pierre-Marie Stassart, Catherine Darrot, Claire Lamine
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Compagnone, Pierre-Marie Stassart

Résumé

FR  |  
EN

Les transitions agroécologiques impliquent une transformation radicale des modes de production, mais également des modes de transformation, de distribution et de consommation, du conseil agricole, des politiques publiques et de la recherche - en d’autres termes : une reconfiguration du système agri-alimentaire. Dans la vallée de la Drôme, la forte proportion d’acteurs plaçant l’agriculture biologique au coeur de leur stratégie de développement et leur collaboration dans le projet Biovallée semblent indiquer qu’une transition agroécologique est en cours et que l’échelle territoriale offre des leviers permettant de la déclencher. Cette thèse propose une analyse historique des dynamiques à l’oeuvre sur ce territoire, afin de contribuer à la compréhension des mécanismes de transition et à leur conceptualisation. En mobilisant la théorie des transitions sociotechniques et à travers une approche pragmatique et ethnographique, nous montrons qu’une reconfiguration du système agri-alimentaire territorial est en cours, et qu’elle résulte des interactions entre une configuration sociotechnique dominante et deux configurations alternatives qu’ont construites les acteurs au fil du temps, autour de deux paradigmes alternatifs à la modernisation agricole. Nous montrons comment, à travers ces interactions, les acteurs parviennent à modifier les rapports de force régissant le système agri-alimentaire, et que l’échelle territoriale leur offre des marges de manoeuvre inexistantes à une échelle plus large. Nous mettons en évidence le rôle essentiel d’une diversité d’initiatives, au sein desquelles les acteurs ont progressivement construit de nouvelles formes de coordination. Dès lors, la question est non plus de penser les transitions à partir du développement d’une innovation technique, mais de créer les conditions pour favoriser la coexistence d’une diversité d’initiatives, porteuses d’innovations sociales, et leurs interactions avec le système dominant.