La référence à soi chez les enfants atteints d'autisme. Perspectives sémantiques, pragmatiques et cognitives
Auteur / Autrice : | Camelia Mihaela Dascalu |
Direction : | Aliyah Morgenstern |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 12/12/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langage et langues (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CLESTHIA (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Anne Salazar Orvig |
Examinateurs / Examinatrices : Aliyah Morgenstern, Anne Salazar Orvig, Jérôme Dokic, Marie-Thérèse Le Normand, Christophe Parisse |
Mots clés
Résumé
Cette recherche, qui porte sur la référence à soi dans le langage de l’enfant atteint d’autisme, vise deux objectifs. Le premier d’entre eux est de montrer que la référence à soi dépend de la cognition de la personne. Il en ressort que du fait de sa cognition particulière la personne avec autisme use d’un langage différent qualitativement et ce, de manière durable. Le deuxième objectif consiste à intégrer la référence à soi tant dans son usage typique qu’autistique au sein d’une théorie sémantique pragmatique et cognitive. Pour le premier objectif, je me suis appuyée sur l’analyse de trois corpus de langue française : un corpus longitudinal d’un enfant neuro-typique et deux corpus d’enfants atteints d’autisme. L’analyse des corpus a montré que ces trois enfants construisent pareillement la référence à soi à partir de leurs intentions communicatives et de l’input. Pourtant, chez l’enfant atteint d’autisme, le modèle mental de référence à soi est déterminé par des mécanismes cognitifs qui fonctionnent différemment chez lui. Il en découle une expression de référence à soi particulière, qui se caractérise par une priorité donnée à des formes non-standard, qui persistent à travers les âges parallèlement à l’usage standard de la première personne.Pour le second objectif, j’ai confronté deux théories contemporaines liées au concept de référence : la théorie de la référence directe (David Kaplan) et la théorie néo-frégéenne (Gareth Evans), qui sont reconnues comme deux philosophies de la référence (au locuteur). Il en ressort que la position mentaliste d’Evans pourrait mieux rendre compte de ce qui se passe au niveau mental lorsque l’on réfère à soi : c’est sous un mode de présentation épistémique spécifique que l’on réfère en réalité à soi-même, quelle que soit la situation.