L'activité collective en classe d'éducation physique dans les collèges ECLAIR : étude anthropologique des situations de travail par ateliers en gymnastique et contribution à la connaissance des interactions dans les milieux éducatifs "difficiles"
Auteur / Autrice : | Olivier Vors |
Direction : | Nathalie Gal-Petitfaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Doctorat STAPS |
Date : | Soutenance le 02/12/2011 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Acté (Clermont-Ferrand) |
Jury : | Président / Présidente : Chantal Amade-Escot |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Rayou, Jacques Saury, Marie-Joseph Biache, Marc Durand | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Rayou, Jacques Saury |
Mots clés
Résumé
L'objectif de cette recherche était d’étudier l’activité collective dans les classes de collèges ÉCLAIR en EPS lors d'un dispositif de travail par ateliers en gymnastique avec des enseignants "réussissants". Dans ces classes, une des difficultés majeures pour les enseignants est la mise au travail durable des élèves. Au cours de la leçon, l’activité collective est particulièrement instable en raison d'une activité des élèves marquée par de nombreux décrochages, un refus de travailler, une agitation continue pouvant aller jusqu’à la violence. Toutefois, certains enseignants "réussissants" parviennent à faire travailler le collectif d’élèves de façon relativement durable au cours de la leçon. Cette recherche a donc analysé le travail collectif dans les classes avec ces enseignants pour identifier sa forme typique et comprendre les processus à partir desquels il se construisait. Elle a été conduite dans le cadre théorique et méthodologique du Cours d’action, permettant d’appréhender l'activité collective à partir d'une entrée par l’activité et le sens pour les acteurs. Les études de cas se sont déroulées dans des collèges ÉCLAIR de la banlieue lilloise, en EPS, lors de 27 leçons de gymnastique par ateliers. Sept enseignants "réussissants" et 37 élèves ont été filmés puis amenés à exprimer leur expérience vécue en classe lors d'entretiens d’autoconfrontation. L’activité collective a été renseignée à deux niveaux d’analyse autonomes et interdépendants : d’une part, celui de l’activité individuelle-sociale de l’enseignant et des élèves par croisement des matériaux relatifs à la description des comportements observés en classe et ceux relatifs aux verbatim d’entretien ; et d’autre part au niveau de la configuration de l’activité de la classe en repérant les points d'articulation entre l'activité de l'enseignant et celle des élèves et en identifiant la forme de l’activité collective qui en émerge. Les résultats montrent que malgré une constante agitation dans les ateliers de gymnastique, une activité collective de travail domine dans la classe sans qu’une perturbation majeure vienne rompre les leçons étudiées. Premièrement, l'analyse de l’activité individuelle-sociale a fait ressortir deux traits typiques : une forme bipolaire organisée par la dyade « travail – jeu » pour les élèves et par la dyade « instruction – contrôle » pour l’enseignant. Deuxièmement, la configuration d’activité collective en classe a une forme studieuse typique : elle repose sur des processus d'ostension et de masquage permettant l'articulation des activités de l'enseignant et des élèves dans la classe. Les conclusions de cette étude permettent de répondre à des visées épistémiques concernant la compréhension de l'activité collective et de sa construction, ainsi que des visées transformatives apportant des éclairages sur les pratiques d’apprentissage et d’enseignement dans les classes issues de milieux « difficiles ».