Thèse soutenue

Le rôle et les motivations d’une firme leader dans l’essai de transformation de son écosystème d’affaires en écosystème de l’innovation : le cas du site de Marcoule et du démantèlement nucléaire

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Auteur / Autrice : Yannick Gomez
Direction : Denis Travaillé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 15/09/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques et de gestion (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Royer
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Royer, Gérald Naro, Olivier Meier, Hélène Peton, Laurence Boisset
Rapporteurs / Rapporteuses : Gérald Naro, Olivier Meier

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’américain James MOORE a été le premier à évoquer le concept d’écosystème d’affaires dans un article de 1993 et dans un ouvrage paru en 1996. Plusieurs questions théoriques nous paraissent cependant devoir être complétées : - La place et le rôle d’une firme leader au sein d’un écosystème d’affaires - La question du cycle de vie d’un écosystème d’affaires - L’apparition du terme « écosystème de l’innovation » et son positionnement par rapport à ce concept d’écosystème d’affaires. Pour étudier ces différentes questions de recherche, nous avons observé durant une longue durée l’évolution de la plate-forme nucléaire de Marcoule. En 2013, le CEA Marcoule a lancé l’initiative du Pôle de Valorisation des Sites Industriels. L’objectif de la firme leader est donc de transformer son écosystème d’affaires en écosystème de l’innovation.Dans la première partie de l’étude de cas, nous avons étudié les motivations de la firme leader pour transformer son écosystème d’affaires en écosystème de l’innovation.Le démantèlement nucléaire conduit à sept grands paradoxes (humain, contractuel, déchets, sûreté, financier, territorial, technologique). Le cas Marcoule démontre que si les paradoxes sont majeurs, l’entreprise peut ne pas trouver en interne, par ses propres forces, les moyens d’y répondre. Certains paradoxes imposent des innovations d’exploration sur les plans conceptuels, managériaux et technologiques.La deuxième partie de l’étude de cas a été consacrée à l’étude du rôle du CEA Marcoule, leader de l’écosystème d’affaires territorial, pour transformer celui-ci.Dans ce cadre, nous avons pu observer et décrire trois actions concrètes d’enrôlement des acteurs, dans l’objectif de promouvoir une dynamique d’innovation :- La traduction marché de la montée en gamme de l’écosystème - La création d’un objet-frontière autour de la labellisation écosystèmique - L’ouverture de l’innovation Cette phase d’observation des actions d’enrôlement initiées par le leader de l’écosystème s’est déroulée durant la période de 2013 à mi 2017. Nous avons pu observer les débuts prometteurs de l’initiative PVSI et l’enrôlement réussi des acteurs autour des premiers projets lancés. L’observation du terrain de recherche Marcoule à travers le prisme de notre cadre conceptuel, la sociologie de la traduction, permet de mettre en évidence deux résultats importants.En premier lieu, l’étude du cas Marcoule nous permet de compléter l’approche théorique sur le cycle de vie d’un écosystème d’affaires, en particulier sur la notion d’intentionnalité. En effet, les changements de phase, de la naissance à l’expansion, de l’expansion à l’autorité et de l’autorité au déclin, ne résultent pas des actions prévisibles d’acteurs déterminés par la biologie, mais résultent des intentions stratégiques d’acteurs intelligents. Cette approche nous permet de proposer un nouvelle vision du cycle de vie d’un écosystème d’affaires : Naissance  Expansion  Transformation en écosystème de l’innovation  Déclin et MortEn second lieu, l’observation du cas Marcoule et de la firme leader de son écosystème d’affaires territorial permet de compléter les travaux académiques qui existent sur l’articulation des différentes formes d’ambidextrie. Le cas étudié permet ainsi de mettre en évidence l’existence d’une concurrence ambidextrielle pour l’allocation des ressources qui s’appuie sur l’instrumentalisation des paradoxes internes à l’organisation.