Thèse en cours

L'existence comme localité : une alternative plurimondaine au réalisme modal

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Auteur / Autrice : Frederic Bernicot
Direction : Paul Clavier
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 02/10/2024
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : SLTC - SOCIETES, LANGAGES, TEMPS, CONNAISSANCES
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : AHP-PReST - Archives Henri Poincaré - Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies

Résumé

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Les mondes multiples – en particulier les mondes possibles – se retrouvent dans presque tous les champs actuels de la connaissance et de l'art. Pourtant, les travaux portant sur la théorie philosophique la plus connue après celle de Leibniz, celle du réalisme modal de David Lewis, sont encore assez peu développés en France. Il nous aura semblé qu'il manquait une analyse critique, systématique et approfondie, de ce réalisme modal qui continua de prendre, surtout dans le champ de la philosophie analytique, d'autres formes que celle de Lewis – nous pensons entre autre au réalisme modal étendu de Takashi Yagisawa. C'est cette analyse critique que nous entendons réaliser dans une première partie de notre travail. Nous proposerons ensuite une conception nouvelle de la pluralité des mondes, avec une théorie existentielle qui s'intègre à la pluralité des mondes, et qui prendrait l'être comme premier, avant l'existence, puis l'actualité. C'est cette théorie que nous commencerons à développer de manière systématique et organisée pendant notre thèse. Mieux, nous pensons que nos considérations métaphysiques, après avoir été fondées sur des bases ontologiques que nous détaillerons, devaient s'appuyer sur la notion d'existence comme localisation au sein d'un monde qui serait donc comprise dans ce cadre de pluralité, afin de faire de cette pluralité des mondes un point de départ et non un aboutissement. Nous entrevoyons de développer cette thèse en trois étapes : 1- Une ontologie fondée sur au moins trois grands principes : a- Le principe d'omniprésence de l'être : il y a de l'être partout, en chaque lieu (omnilocalité), mais aussi dans les pensées (représentations, langage, perception, etc.) ; b- Le principe de la généralité de l'être : l'être est ce qui est le plus général dans l'ordre de la pensée ; c- Le principe de pluralité de l'être : il y a de la pluralité, plutôt que de l'unité. L'être est premier selon les deux premiers critères (omniprésence dont omnilocalité et généralité conceptuelle) 2- Nous arrivons à la thèse métaphysique de localité, qui s'appuie sur le principe d'équivalence existence-localisation : exister, c'est être localisé ; et inversement. L'existence, par la modalité de l'accès à la localisation de l'être, est une propriété de l'être – et non des individus. Un être se localise en un lieu, au sein d'un monde, en fonction des deux sous-principes fondamentaux suivants : a- Le principe naturel de localisation : un être se localise en fonction de sa nature (physis). b- Le principe mathématique de localisation : un être est localisable si et seulement s'il est possible de déterminer son lieu, au sens moderne de position, par une mathesis. Ce qui permettra, en s'appuyant sur le premier classement ontologique (être, existence, actualité), de montrer l'utilité d'un modèle plurimondain comme décanteur de notions. Et de redéfinir les inexistants et apatrides comme des êtres non localisés ou dont la localisation questionne. 3- La troisième étape concerne le cadre plurimondain qui est fondé sur : a- Le principe de pluralité des mondes : il est une pluralité de mondes, et non un seul monde ; b- Le principe d'existence intramondaine, qui pose la primauté de l'existence pour la conception des mondes dans leur pluralité (vs les mondes possibles) c- Le principe de conception d'un monde comme généralisation de conception particulière du (le) monde. Nous proposerons aussi, en nous appuyant sur une ontologisation de la théorie de l'objet de Meinong, un nouveau classement ontologique, présentant une nouvelle conception, positive, du néant comme minimum d'être, ainsi que la formulation de la question nouvelle de la localisation des inexistants et apatrides à travers les mondes, appelant une méthode de relocalisation. Même s'il y a beaucoup d'autres voies de recherche (littéraires, anthropologiques, politiques, éthiques...) impliquant une pluralité de mondes, nous travaillerons de manière approfondie sur les deux premières directions – analyse du réalisme modal et proposition d'un nouveau modèle intermondain existentiel de localité –, ce qui serait déjà franchir un pas métaphysique important !