Les TICE et changement des pratiques enseignantes
Auteur / Autrice : | Claude Kikuati ntotila |
Direction : | Alain Jaillet, Sihem Kasdali |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Inscription en doctorat le 11/09/2023 |
Etablissement(s) : | CY Cergy Paris Université |
Ecole(s) doctorale(s) : | Education, Didactique, Cognition |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : BONHEURS (Cergy-Pontoise ; 2018-) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Résumé du projet de thèse : Les TICE et changement des pratiques enseignantes Ce projet de thèse examine les problématiques soulevées par les techno-pédagogues concernant l'utilisation des TIC en éducation. Son objectif est de déterminer si les technologies éducatives peuvent améliorer la qualité de l'enseignement en entraînant des changements dans les pratiques pédagogiques. Ce projet met en évidence les espoirs et les inquiétudes liés à l'intégration des TIC dans l'enseignement. Il constitue une base essentielle pour notre recherche sur les technologies éducatives et le changement des pratiques d'enseignement. Introduction Selon Roland, N., Choumane, M., Vanmeerhaeghe, S. (2016 : 4), « au cours de ces dernières années, nous sommes parvenus à une réalité selon laquelle les TIC sont moins utilisées dans le domaine de l'éducation comparativement aux autres domaines. Cette sous-utilisation des TIC varie d'un pays à l'autre en fonction des moyens engagés et du niveau du développement. En effet, si certains pays développés (USA, Norvège, Suède, Japon, etc.) ont investi considérablement, en vue d'améliorer la qualité de l'environnement technologique au sein de leurs institutions universitaires (réseaux à haut débit, connexion internet performante, faible coût d'accès aux TIC, etc.), les pays moins développés tels que ceux de l'Afrique subsaharienne et du Maghreb rencontrent des difficultés considérables d'ordre structurel, financier et humain en matière d'intégration des TIC ». La revue de la littérature sur la problématique des technologies éducatives et changement des pratiques enseignantes (Asma Ezzayani, A., 2013 : 28) a mis en exergue l'idée selon laquelle l'utilisation des technologies éducatives peut améliorer l'engagement, la motivation de l'apprenant et favoriser son engagement dans ses activités pédagogiques au cours de son apprentissage De plus, les enseignants peuvent tirer profit des feedbacks rapides et précis fournis par les technologies éducatives pour adapter leur méthode d'enseignement et répondre aux besoins individuels des étudiants (Kimon, D. et al., 2020 : 2). La problématique que nous travaillons se base sur une situation expérimentale avec des enseignants qui interagissent avec les technologies dans leurs pratiques enseignantes quotidiennes et ceux qui ne le font ou le font à titre occasionnel. Elle se focalise également sur les typologies centrées sur les activités pédagogiques, en utilisant le modèle SAMR (Substitution Amélioration Modification Redéfinition). En reprenant notre revue de littérature (Schrock, K., 2019 : 2), le modèle SAMR nous inspire pour traiter la problématique qui se base sur une situation expérimentale avec l'intégration des technologies dans le processus d'enseignement et d'apprentissage, visant à encourager les enseignants à adopter des pratiques pédagogiques innovantes et créatives (Dumis-Lidolf, S., 2021: 51). Ce modèle a pour origine le champ de la technologie éducative et a été créé par Ruben Puentedura (2014 : 14). Le modèle SAMR propose une hiérarchie des niveaux de transformation des activités pédagogiques à travers l'utilisation de la technologie, allant de la simple substitution d'une activité sans la technologie à la redéfinition de l'activité par l'utilisation de la technologie pour permettre des apprentissages qui étaient impossibles sans elle (Romrell, D., Kidder, L.C., Wood, E., 2019 : 3). L'intérêt de l'utilisation du modèle SAMR pour les enseignants est qu'il leur permet de réfléchir de manière critique à la pertinence de l'utilisation de la technologie dans leur processus d'enseignement. En comprenant et en appliquant les différents niveaux du modèle SAMR, les enseignants peuvent ainsi mieux intégrer l'utilisation de la technologie dans leurs pratiques pédagogiques et favoriser ainsi l'engagement et la motivation des élèves (Romrell, D., Kidder, L.C., Wood, E., 2019 : 4). Dans la suite, en s'appuyant sur Lamy, M.N. et Hampel, R. (2017 : 8) ; Hodges, C.B., Mohrweis, L.C. & Flanagan, T. (2017 : 4), la problématique caractérise les typologies suivantes de notre taxonomie qualifiée des TIC dans un dispositif en présentiel : communication et échanges pédagogiques, évaluation et d'entraînement, organisation et de planification, collaboration, recherche et de veille, ainsi que l'expérimentation et l'application aux logiciels éducatifs. Enfin, elle adapte les modalités d'utilisation des technologies de la taxonomie de Josiane Basque sous quelques conditions, notamment en termes de changement des pratiques enseignantes, d'amélioration de la qualité d'enseignement, et d'autonomie à l'apprenant (Barbour, M. K., & LaBonte, R., 2019 : 70). Objectifs de la recherche L'objectif initial de ce projet de thèse est de documenter les effets des TICE, spécialement les facteurs d'amélioration de l'interaction avec celles-ci au supérieur, dans un dispositif d'enseignement en présentiel. Il est également question de se pencher sur l'apport de ces outils technopédagogiques sur la qualité de l'enseignement et l'émergence de nouvelles pratiques enseignantes. Il s'agit ainsi de saisir le sens que les enseignants accordent aux TICE, la manière dont ils se les approprient et infléchissent certaines de leurs modalités afin qu'ils répondent de manière optimale à leurs besoins en termes de pédagogie et d'apprentissage. L'objectif secondaire est d'étudier les différentes dimensions des pratiques enseignantes ainsi que les interactions réciproques entre elles, pour comprendre, analyser et expliquer les pratiques d'enseignement et d'apprentissage liées aux outils TICE. Problématique de la recherche Depuis 30 ans, les recherches ont mis en évidence que les systèmes éducatifs de notre temps sont soumis à de nouvelles contraintes liées aux savoirs en termes de quantité, de diversité et de vitesse d'évolution (Baron, G-L., Bruillard, E., Harrari, M. et Lévy, J-F., 1998 : 2). Puis, l'UNESCO (2007) dresse un portrait sombre de l'éducation subsaharienne pour ces dernières décennies. Elle souligne que les systèmes éducatifs de cette partie du monde se traduisent par des méthodes d'enseignement dépassées, un personnel enseignant peu qualifié, des infrastructures inadaptées et insuffisantes, Tout ceci a pour effet, la baisse de la qualité de l'enseignement et de la recherche. Les systèmes éducatifs de notre temps sont soumis à de nouvelles contraintes liées aux savoirs en termes de quantité, de diversité et de vitesse d'évolution (Levy-Leboyer, C., 1999 : 22). Tout récemment encore (Mohamed, L. & Modamed, S., 2016 : 4 ; Khadija, R. et al., 2020 : 101), les études et les recherches sur cette question mettent toujours en évidence la nécessité de rénover les systèmes éducatifs. Ces études soulignent que l'utilisation des TIC en milieu universitaire s'est accrue au rythme des innovations technologiques. Elles affirment que si les pratiques pédagogiques demeurent globalement traditionnelles, les discours qu'accompagnent le numérique dans l'enseignement supérieur une forme de modernisation présentée par le milieu médiatico-politique ou encore dans la littérature non scientifique, revues professionnelles, rapport d'organismes internationaux comme une nécessité absolue (Demouy, V., & Karsenti, T. (2020 : 4). Lesdites recherches récentes que quel que soit l'ampleur des efforts et des moyens déployés, la mise en place des réformes et leur réussite sont tributaires de la mise en uvre de stratégies de conduite du changement favorisant une dynamique mobilisatrice autour de l'éducation en général et de l'intégration des TIC en particulier ; la sensibilisation, la communication, la responsabilisation, la révision et l'actualisation en termes de logistique, d'encadrement, d'accompagnement et de contenu sont nécessaires et indispensables pour l'avènement de la généralisation des TICE (Khadija, R. et al., 2020 : 102). Les technologies éducatives ont été utilisées dans l'enseignement pour améliorer les pratiques d'enseignement et les résultats d'apprentissage des apprenants (Mohamed, L. et al., 2016 : 3). Nombreux à ce sujet sont les discours qui présentent les TIC comme le moyen privilégié du développement et de modernisation de l'enseignement, particulièrement en Afrique. Ces chercheurs ajoutent que par intégration des TIC dans l'enseignement, l'on fait référence à l'utilisation des outils et des médias numériques en appui à l'enseignement et à la formation ; autrement dit, la médiatisation de l'enseignement par les TIC. Elle va de la simple utilisation d'un ordinateur ou d'un logiciel dans le cadre d'un cours, à la mise en place d'une plateforme d'enseignement à distance (Mohamed, L. et al., 2016 : 4). D'autres études ont montré que l'utilisation des technologies éducatives a un impact positif sur les pratiques d'enseignement et les résultats d'apprentissage, et que l'utilisation des technologies éducatives peut parfois être inefficace (Wang, C., Li, Y., & Sun, Y., 2021 : 7). La question se pose est quelles sont les conditions qui favorisent ou inhibent les usages et les impacts des technologies éducatives dans l'enseignement ? Cette question souligne l'importance de comprendre les facteurs qui influencent l'utilisation des technologies éducatives et leurs impacts sur les pratiques d'enseignement. La revue de la littérature montre que la sous-utilisation des TICE en Afrique s'explique par plusieurs facteurs. D'une part, le manque d'infrastructures et de ressources éducatives numériques dans les établissements scolaires ou universitaires rend l'accès aux technologies difficile pour les enseignants et les apprenants (Karsenti, T., 2019 : 7). D'autre part, le manque de formation et de compétences des enseignants en matière d'intégration des TICE dans leur enseignement constitue un autre obstacle majeur à leur utilisation efficace (Karsenti, T., 2019 : 8; Nguekeng, C.M., 2020 : 12). En effet, pour que les TICE aient un impact sur l'enseignement, il s'avère crucial de former les enseignants pour qu'ils soient en mesure de concevoir des situations d'apprentissage qui intègrent efficacement les technologies éducatives (Moukengue Imano, C., 2018 : 34). Une autre étude menée par Karsenti, T. (2013 : 2) a montré que les enseignants qui ont reçu une formation spécifique sur l'utilisation des technologies ont tendance à les utiliser plus fréquemment et de manière plus créative. L'accès à du matériel adéquat et à une infrastructure informatique fiable est également un facteur important. De plus, l'ajustement de l'utilisation de la technologie au contexte pédagogique et aux besoins des élèves peut stimuler l'implication de ces derniers et améliorer les résultats d'apprentissage (Karsenti, T., 2013 : 3). D'autre part, certains facteurs peuvent entraver l'utilisation efficace des technologies éducatives. Les enseignants peuvent rencontrer des obstacles dans l'adaptation de leur pratique pédagogique à l'utilisation de ces outils technopédagogiques, en particulier lorsqu'ils manquent de compétences numériques. Des problèmes liés à la connectivité et à la disponibilité des matériels à l'école peuvent également limiter l'utilisation des technologies éducatives. Enfin, Karsenti, T. (2013 : 3) souligne que les politiques éducatives peuvent freiner l'utilisation efficace des technologies éducatives en raison de la mise en place de directives rigides dictant leur usage. La question du changement des pratiques enseignantes avec l'utilisation des technologies éducatives est complexe et fait débat dans le milieu éducatif (Mouza, C., & Lavigne, N. C., 2020 : 7). Malgré les investissements massifs dans les technologies éducatives, les résultats ne sont pas toujours probants. En effet, il a été constaté dans de nombreuses études que l'utilisation des technologies éducatives ne conduit pas systématiquement à un changement significatif dans les pratiques enseignantes ou à une amélioration des résultats des apprenants (Mouza, C., & Lavigne, N. C., 2020 : 8). Une des raisons de ce constat est que les formateurs d'enseignants et les enseignants eux-mêmes peuvent ne pas être suffisamment formés aux technologies éducatives et ne pas savoir comment les intégrer efficacement dans leur pratique pédagogique (Unesco, 2020 : 14). De plus, l'absence de suivi et de soutien pour une utilisation efficace des technologies éducatives peut également être un obstacle majeur. En outre, certains auteurs soutiennent que l'utilisation des technologies éducatives peut être limitée en raison de facteurs tels que l'accès aux ressources numériques, les coûts élevés d'achat et de maintenance, les problèmes de fiabilité et de disponibilité ainsi que les questions de sécurité et de confidentialité des données (Ertmer, P. A., & Ottenbreit-Leftwich, A. T. (2010 : 267). Bien que les technologies éducatives offrent de nombreux avantages, leur utilisation n'est pas toujours optimale, ce qui peut expliquer les performances limitées en matière de changement des pratiques enseignantes (Ertmer, P. A., & Ottenbreit-Leftwich, A. T. (2010 : 268). Pour résoudre ces problèmes, il est essentiel d'investir dans la formation des enseignants, de fournir un soutien continu pour une utilisation efficace des technologies et de s'assurer que les ressources numériques sont accessibles et sécurisées (Ertmer, P. A., & Ottenbreit-Leftwich, A. T. (2010 : 269). Le contexte que nous caractérisons est celui d'une institution d'enseignement supérieur en présentiel. Nous y intéressons aux technologies et pratiques enseignantes. Dans un tel environnement, le terrain de nos investigations est un établissement situé en République démocratique du Congo, un pays du Sud, où les problèmes de la faisabilité du changement pourraient surgir autour de la posture des enseignants face aux technologies, de la qualité et du nombre d'outils technopédagogiques dont dispose l'institution, et de l'attitude du système de pilotage et ses ressources financières. Cette étude est réalisée en mobilisant les arrières plans théoriques socioconstructivistes, évoqués notamment par Kasdali, S. (2014 : 141) et Kabore, D.S.P. (2021 : 102) dans le contexte de leurs thèses. Les arrières plans théoriques socioconstructivistes mettent l'accent sur l'importance de l'apprentissage social et collaboratif dans le développement des connaissances et des compétences chez les apprenants. Cette approche pédagogique repose sur la théorie socioconstructiviste de Jean Piaget (Vaillé, H., 2009 : 1) et Lev Vygotsky (Herold, S., 2018 : 2) qui considèrent que l'apprentissage ne se produit pas dans le vide, mais plutôt dans un contexte social et culturel (Jonnaert, P., 2019 : 28). Le socioconstructivisme est basé sur l'idée que l'apprentissage est un processus actif et interactif dans lequel les apprenants construisent leurs connaissances et compétences en interagissant avec leur environnement social, en collaboration avec d'autres apprenants et avec l'aide de leur enseignant. De ce fait, les technologies éducatives peuvent offrir des opportunités pour la collaboration et l'interaction sociale, ainsi que pour la personnalisation de l'apprentissage (Jonnaert, P., 2019 : 29). Nous nous intéressons aux enseignants de l'institution considérée pour mettre en place une situation expérimentale avec des enseignants qui interagissent avec les technologies et ceux qui ne le font pas, en nous focalisant sur les typologies centrées sur les activités pédagogiques, en utilisant le modèle SAMR (Substitution Amélioration Modification Redéfinition), en caractérisant le contexte de communication, d'échange, de recherche et traitement, d'évaluation, de traitement, d'organisation et de planification des activités pédagogiques et éducatives (Mavroudi, A., Koutroulis, A., & Pellas, N., 2021 : 76) et en adaptant les modalités d'utilisation des technologies de la taxonomie de Josiane Basque (2017) sous quelques conditions, notamment en termes de changement des pratiques enseignantes, de modification de la qualité d'enseignement, et d'autonomie à l'apprenant. Sur base de la taxonomie de Bloom, des recherches ont été faites pour étudier les pratiques, notamment celle d'Anderson qui l'a révisée et celle de Basque, J. (2017 : 3). Cette recherche interroge trois principales dimensions à explorer pour le changement des pratiques enseignantes, notamment : dimension relative à l'intérêt pour les enseignants et les apprenants à utiliser les TICE et dimension liée à l'utilisation des TICE qui ne produit pas les effets escomptés. 20. Dimension relative à l'intérêt pour les enseignants et les apprenants à utiliser les TICE L'étude faite par Youssef, A.B et Rallet, A. (2019 : 5) sur « Usage des TIC dans l'enseignement supérieur », reprise dans la revue de littérature, indique que l'interaction avec les TICE est susceptible de modifier les performances pédagogiques et éducatives. Cette étude soutient celle de Castillo-Merino, D. et al. (2009 : 67) où les auteurs cherchent à comprendre les impacts des TIC sur les performances des étudiants dans l'université à distance de Barcelone en utilisant le modèle à équations structurelles qui permet de prendre en compte les interactions nombreuses variables. Les résultats de cette recherche ont confirmé que les performances des étudiants sont corrélées avec la capacité à utiliser les TIC. Toutefois, la même étude a révélé que la variable explicative de cette réussite demeure la variable motivation. Autour de l'enseignant, la même recherche de Youssef, A.B et Rallet, A. (2019 : 11) a abordé les listes dipasion à usage professionnel par les enseignants. Ce sont des listes qui mettent en jeu des enseignants du second degré. Ici, les auteurs ont utilité le cadre théorique et méthodologique issu de la sociologie des organisations pour analyse au-delà des seuls contenus des messages échangés, la contribution de ces listes professionnelles des enseignants, en soulignant notamment le rôle joué par des groupes informels dits « agissants » dans la mise en conformité des échanges. Dans ce contexte, Dahmani, M. et Ragni, L. (2019 : 3), dans leur étude faite à l'université de Paris-Sud auprès des étudiants en économie en licence sur « l'impact de l'usage des TIC sur les performances des étudiants », ont cherché à comprendre l'effet des TIC sur les performances de ces étudiants. Ils ont abouti à des effets contrastés et ont conclu que la performance des étudiants en termes de modification suite à l'usage des TIC dépend de la nature des usages. Alors que les usages généraux comme la navigation sur Internet et l'usage du forum de discussion ont des effets négatifs sur la performance, les usages spécifiques à la discipline ou encore l'accès à des ressources mises à la disposition par les enseignants ont des impacts significatifs (Dahmani, M. et Ragni, L., 2019 : 4). Ainsi, pour la dite recherche, c'est la nature des usages qui est la variable explicative de la performance de ses enquêtés (étudiants interagissant avec les TIC). L'étude faite par Peltier, C., Peraya, D., Bon fils, P. et Heiser, L. (2022 : 3-5) évoque les gains pour l'enseignant d'interagir dans ses activités pédagogiques avec les technologies. Les auteurs citent notamment les interactions sociales pour la communication, la collaboration et la mutualisation, l'accomplissement rapide de tâches dont la production des textes, le soutien et l'accompagnement. Les auteurs soutiennent que l'interaction pour l'enseignant avec les TICE n'induit pas nécessairement un changement des pratiques enseignantes. Changer de paradigme équivaut à un changement d'attitude, à une nouvelle façon d'aborder la fonction de l'enseignant et de concevoir le rapport existant dans la relation enseignement/apprentissage (Peltier, C., Peraya, D., Bon fils, P. et Heiser, L., 2022 : 9). 21. Dimension liée à l'utilisation des TICE qui ne produit pas les effets escomptés Fotsinga, J. et al. (2013 : 63), en reconnaissant l'émergence de ces outils et leur mérite en éducation, fustigent leurs répercussions négatives en milieu scolaire. Cette recherche cite parmi les effets négatifs des TIC : la tricherie et le détournement de l'attention des étudiants au cours, l'utilisation des technologies mobiles qui poussent les étudiants à s'égarer dans les réseaux sociaux et ne les utilisent pas pendant les cours à des fins éducatives ; un élément de distraction. Ces études de la revue de littérature autour des problématiques des TIC en éducation, soulignent que les TICE sont indispensables comme outils didactiques innovants parce qu'elles changent la perception des enseignants dans la manière d'enseigner (Karsenti, T., 2009 : 9 ; Talbot, L. et Arrieu-Mutel, A., 2012 : 78 ). Même si ces outils ne peuvent pas se substituer à la pédagogie, ni moins à l'enseignant, elles sont susceptibles de concourir à l'amélioration de la qualité de l'enseignement (Karsenti, T., 2009 : 12). Il n'existe pas une approche qui permet de combler tous les besoins éducatifs. La plupart du temps, c'est grâce à la complémentarité des différents modèles d'enseignement que les choses évoluent. Si l'on veut que l'enseignant puisse vraiment utiliser un outil en fonction de ses besoins propres qui vont varier d'un niveau à un autre (primaire, secondaire, supérieur et universitaire) et selon les disciplines, il faut qu'il puisse facilement et sans y passer du temps, créer, améliorer ou modifier des produits existants (Talbot, L. et Arrieu-Mutel, A., 2012 : 74-76 ; Maulini, O., 2000 : 14). La motivation et le désir d'apprentissage par les enseignants et les étudiants avec les TICE, leur niveau d'engagement dans son utilisation sont un point obscur des recherches de la revue de littérature (Knoerr, H., 2005 : 1). Il y a les mécanismes à mettre en place pour attirer un grand nombre d'enseignants formés en matière d'utilisation des TIC et les convaincre en s'en servir dans leurs pratiques enseignantes, comment intégrer les TIC dans l'enseignement et quelle pédagogie adopter à l'avènement de la mutation vers les TIC dans le système éducatif (Biaz, A. et al., 2012 : 2), la disponibilité des logiciels éducatifs qui ne sont jamais accompagnés d'indication méthodologique afin d'aider les enseignants à les intégrer dans leurs pratiques éducatives (Depover, C., 2007 : 4). 22. Dimension liée à la formation des enseignants à l'utilisation des TICE L'étude d'Ertmer, P.A. et Ottenbreit-Leftwich, A.T. (2010 : 260) explore comment les connaissances, la confiance, les croyances et la culture des enseignants interagissent pour influencer leur volonté de changer leurs pratiques pédagogiques à l'aide des TICE. Elle met en évidence l'importance de la formation des enseignants pour accroître leur confiance et leur motivation à intégrer les technologies éducatives dans leurs cours. Dans cette lignée, Koehler, M.J., & Mishra, P. (2009 : 10), présentent le concept de connaissances technologiques, pédagogiques et disciplinaires (TPACK) et son rôle dans la formation des enseignants à l'utilisation des TICE. Ils soutiennent que les enseignants doivent développer une compréhension holistique de la manière d'intégrer efficacement les technologies dans leur enseignement, en tenant compte du contexte pédagogique spécifique. La recherche de Darling-Hammond, L., et Koehler, M.J. (2020 : 34), examine l'impact de la formation en ligne sur le développement professionnel des enseignants dans le domaine de l'éducation aux sciences, à la technologie, à l'ingénierie et aux mathématiques (STEM). Il met en évidence l'importance de l'apprentissage basé sur les TICE pour aider les enseignants à acquérir les compétences nécessaires pour intégrer les technologies éducatives de manière efficace et pertinente. Dans cette démarche, l'étude de Tondeur, J., van Braak, J., Sang, G., Voogt, J., Fisser, P., & Ottenbreit-Leftwich, A. (2012 : 134) synthétise les preuves qualitatives sur la formation des enseignants en matière d'intégration des technologies éducatives. Les résultats mettent en évidence l'importance d'une formation spécifique axée sur les compétences technologiques, pédagogiques et disciplinaires, ainsi que sur le développement de la confiance et des croyances positives des enseignants à l'égard des TICE (Akkoyunlu, B., & Soylu, M. (2020 : 481). Nous retenons que ces études examinent les approches de formation des enseignants visant à intégrer les technologies éducatives dans leur pratique pédagogique. Elles mettent en lumière les défis et les facteurs clés de succès de ces initiatives de formation, ainsi que l'importance d'une approche holistique qui intègre tant les aspects techniques que pédagogiques des TICE. Bref, le projet de thèse intitulé ''Les TIC et changement des pratiques enseignantes'' explore l'impact des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) sur les pratiques pédagogiques des enseignants. Dans un contexte où les TIC sont de plus en plus présentes et intégrées dans les systèmes éducatifs, il est essentiel de comprendre comment ces outils influencent et transforment les méthodes d'enseignement traditionnelles. Le rapport commence par une revue de la littérature qui met en évidence l'évolution rapide des TIC et leur intégration croissante dans l'éducation. Différentes études et recherches ont été examinées pour évaluer l'impact des TIC sur les pratiques enseignantes, en mettant l'accent sur des références récentes. Parmi ces références, l'étude de Karsenti, T. et Collin, S. (2020 : 12) souligne l'importance des TIC dans l'engagement des étudiants et l'amélioration de l'apprentissage. Ensuite, la thèse présente une méthodologie de recherche mixte qui a été utilisée pour étudier l'adoption et l'utilisation des TIC par les enseignants. Une enquête sera menée auprès d'un échantillon représentatif comprenant des enseignants de différentes disciplines et niveaux d'enseignement. Les résultats de cette enquête seront analysés à l'aide de techniques statistiques avancées et permettront de dresser un tableau global des pratiques enseignantes liées aux TIC. Les résultats du projet de thèse ''les TIC et changement des pratiques enseignantes'' devront montrer comment les TIC peuvent avoir un impact positif sur les pratiques enseignantes. Elles peuvent permettre aux enseignants de diversifier leurs méthodes d'enseignement, de personnaliser l'apprentissage et de créer des environnements d'apprentissage plus interactifs. Cependant, l'impact des TIC sur les pratiques enseignantes est complexe et dépend d'un certain nombre de facteurs, tels que la formation des enseignants, le soutien institutionnel et la culture de l'école. En conclusion, cette thèse met en évidence l'importance des TIC dans le changement des pratiques enseignantes. Les références récentes soulignent leur rôle bénéfique dans l'engagement des étudiants, l'efficacité de l'apprentissage et la motivation. Cependant, les défis sont nombreux et nécessitent une attention particulière de la part des décideurs pour assurer une intégration réussie des TIC dans l'éducation. Cette étude fournit des recommandations concrètes pour soutenir cette intégration et stimuler le changement des pratiques enseignantes.