Recherches sur l'acétate d'éthyle dans les vins liquoreux. Evolution au cours du vieillissement et conséquences sensorielles.
Auteur / Autrice : | Emilie Paudois |
Direction : | Axel Marchal |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Oenologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/11/2023 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la vie et de la santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Oenologie |
Equipe de recherche : Déterminants des Propriétés Sensorielles |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
L'acétate d'éthyle, produit de l'estérification entre l'éthanol et l'acide acétique, est l'ester volatil majoritaire dans les vins. Son odeur, évoquant le dissolvant doux ou le vernis à ongle, est à l'origine du caractère acescent des vins altérés. Son seuil de détection olfactive est établi à 25 mg/L dans une solution aqueuse et à 150-200 mg/L dans le vin (Ribereau-Gayon, 1973). Toutefois, ces valeurs restent très variables selon les auteurs. En effet, la détection de l'acétate d'éthyle est très dépendante de la matrice, et plus précisément de la présence d'autres substances olfactives et de leur intensité. Lorsque ce composé est nettement perceptible, il est responsable d'une dépréciation du vin. L'élevage en barrique favorise l'apparition d'acétate d'éthyle dans les vins liquoreux. L'apport d'oxygène est permanent et de l'ordre du mg/L par mois, ce qui est suffisant pour la survie des bactéries acétiques dans le milieu. En outre, les concentrations usuelles en SO2 libre ne suffisent pas pour éliminer les populations de ces micro-organismes (Ribereau-Gayon et al., 2020a). Ainsi, leur présence et donc la production d'acétate d'éthyle sont inévitables durant l'élevage en fûts. Il convient toutefois d'en limiter l'ampleur, par des ouillages fréquents, une bonne protection des vins lors des opérations de transferts (soutirages notamment) et une désinfection suffisante des barriques. Un élevage prolongé peut en outre favoriser de fortes concentrations en acétate d'éthyle dans les vins. Au cours du vieillissement en bouteille, il est fréquent d'observer, dans les vins liquoreux de pourriture noble, l'apparition d'un caractère acescent qui n'était pas perceptible en fin d'élevage. A première vue, on pourrait attribuer cette modification sensorielle à une évolution globale de l'arôme du vin, et notamment à une perte des notes fruitées, dont le rôle de masque de l'acescence s'atténuerait avec le temps. Toutefois, des analyses réalisées dans différents vins de Sauternes ont montré, de façon répétée, une augmentation significative (de l'ordre de 100 à 150 mg/L) des concentrations en acétate d'éthyle dans les quelques années qui suivent la mise en bouteille. Ce phénomène ne trouve aucune explication dans la littérature. Si une augmentation de la teneur en acétate d'éthyle a été décrite dans les vins rouges au cours du vieillissement en bouteille (Cassino et al., 2019), son ampleur reste limitée. A notre connaissance, aucune étude n'a été réalisée sur ce sujet dans les vins liquoreux.