Thèse en cours

L'apport de la liberté contractuelle à la défense des intérêts patrimoniaux des majeurs protégés.

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Auteur / Autrice : Anthony Durand
Direction : Karl LafaurieJean-Marie Plazy
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit mention Droit public
Date : Inscription en doctorat le 21/10/2022
Etablissement(s) : Limoges
Ecole(s) doctorale(s) : Gouvernance des Institutions et des Organisations
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche sur l'Entreprise, les Organisations et le Patrimoine

Résumé

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Le droit des majeurs protégés vise à défendre les intérêts des personnes qui sous le coup d'une altération ne peuvent plus exercer leurs droits. Le législateur prévoit à leur encontre la mise en place d'un dispositif de protection adapté à leur situation, afin qu'ils accèdent à toutes leurs facultés juridiques. Il existe deux volets de protection que sont les actes relatifs à la personne et les actes relatifs à son patrimoine. C'est ce dernier qui sera abordé dans la thèse. La protection du patrimoine se traduit par l'aide d'un mandataire qui sera chargé de conseiller le majeur protégé, de le guider, même de l'assister ou de le représenter pour tous les actes de la vie juridique. Les compétences du mandataire dépendront de l'état de santé du majeur et du dispositif mis en place. Par protection, on pense surtout aux habituelles mesures prévues par la loi, comme la curatelle ou la tutelle, et on met de côté les dispositifs contractuels. Ces derniers, comme le mandat de protection future, l'habilitation familiale ou encore le mandat à effet posthume permettent de faciliter la protection et la gestion du patrimoine du majeur vulnérable. Parfois, cette protection sera réalisée sous la surveillance du Juge des tutelles, mais parfois il sera purement et simplement absent. C'est la conséquence d'une évolution du Droit des Majeurs Protégés qui depuis 2019 développe l'autonomie des personnes protégées, en leur permettent d'accomplir seuls une liste d'actes personnels qui s'accroit, et tend vers une déjudiciarisation du système. Le rôle du Juge ne sera alors réservé que pour les problématiques plus graves. Une évolution qui interroge de nombreux spécialistes sur un risque d'amoindrissement de la protection. Pour pallier cette déliquescence, le développement des techniques de transmission patrimoniale est essentiel. Qu'il s'agisse de la transmission pour le majeur protégé, afin de l'aider dans ses difficultés, ou par le majeur à l'égard de ses descendants, sans que ses moyens de subsistance ne soient compromis. La transmission patrimoniale est la manière dont les personnes vont disposer de leurs biens à travers des libéralités. Des actes juridiques qu'il est possible de modifier, par le biais de la liberté contractuelle, de clauses ou charges afin d'en affecter la répartition et/ou l'usage. Cette liberté d'aménagement offre une grande adaptabilité qui permet de répondre aux besoins des bénéficiaires. Pour les majeurs protégés, la principale difficulté est l'absence de patrimoine à l'ouverture de la mesure. Or, l'objectif de cette dernière est d'assurer à son bénéficiaire le maintien de son train de vie tout en réalisant les aménagements rendus nécessaires par l'altération de ses capacités. Aussi, en adaptant au mieux la transmission patrimoniale il sera possible de faire face à cette problématique et anticiper toutes évolutions qui pourraient survenir. C'est en cela que consiste le présent projet de thèse : une réflexion sur le développement des outils patrimoniaux pour anticiper au mieux les difficultés rencontrées par la personne protégée. Parce que l'avenir du droit des majeurs protégés réside dans l'intrication des mesures de protection et de l'aménagement des contrats relatifs au patrimoine, de telles recherches sont nécessaires.