Thèse en cours

Intérêts et limites d’une sémiotique de l’erreur appliquée à l’éducation, l’art et la recherche : parcours au sein du projet Augmented Artwork Analysis »

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Auteur / Autrice : Lisa Paillussiere
Direction : Pierluigi Basso Fossali
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Science du langage, linguistique
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2021
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interactions, corpus, apprentissages et représentations (Lyon, Rhône ; 2003-....)

Résumé

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Afin de répondre à une double sollicitation – d’une part, l’intégration du projet de recherche Augmented Artwork Analysis (budget ANR, 2021-2025) et d’autre part l’inscription idéale dans la suite du projet pédagogique et gouvernemental « Vers une société apprenante » (Rapport Taddei & al., 5 avril 2017) – notre thèse se propose d’étudier la fécondité d’une sémiotique de l’erreur pour les terrains respectifs de (i) la recherche interdisciplinaire, de (ii) la pédagogie et de (iii) l’art en tant qu’outil d’apprentissage, et ce en vue d’une histoire de l’art augmentée comprenant la prise en charge du processus artistique et de ses impasses et hésitations constitutives. L’approche méthodologique de la thèse se voudra originale par au moins deux aspects : le premier est la mise en dialogue de littératures sur l’interdisciplinarité[1] avec des documents de la recherche (Compte-rendu de réunions) collectés et construits dans le cadre du projet AAA ; le second aspect caractérisant est la volonté de revaloriser des apports apparemment périphériques par rapport au développement des disciplines en construisant de manière opératoire leur mise en perspective avec des sources primaires, attestées et partagées par la communauté sémiotique. S’interrogeant sur son/ses statut(s), l’erreur sera définie, d’une part, comme une sémiotique-objet, utile au travail sur corpus déjà constitués et outil privilégié d’observation de pratiques en creux ; d’autre part, en tant que complémentaire d’un encadrement épistémologique renseignant les modalités d’inscription de l’erreur dans des séquences pratiques variées (corpus d’utilisation d’outils numériques au service de la recherche, interactions orales dans un contexte scolaire, interactions guide de musée avec son public dans le cadre de leurs pratiques in situ…etc.). Plus encore, la mise en parallèle des formes de vie de l’erreur avec une histoire de sa prise en compte dans les stratégies éducatives et pédagogiques (modèles transmissif, béhavioriste et constructiviste), permettra de tenir ensemble la reconstruction de sa genèse et la construction perspective d’une assise critique de pratiques académiques privilégiées. Ce paysage reconstruit des recherches portant sur l’erreur dans un horizon varié de disciplines (Sciences cognitives, Sciences de l’éducation, Sciences sociales et Sciences du langage), sera l’occasion de s’interroger quant à la nature du passage heuristique de l’erreur dans la recherche scientifique en art, et d’élaborer la passerelle théorique apte à motiver un modèle pédagogique de l’erreur s’inspirant des pratiques de chercheurs utilisées comme modèle critique. D’autre part, la thèse aura comme toile de fonds d’objectifs : (i) L’intégration de concepts et matériaux de base des études visuelles et notamment des outils herméneutiques issus de l’analyse sémiotique en vue d’une collaboration active avec l’Histoire de l’art et les Sciences de l’éducation. On pense notamment à l’idée d’image « compositional based » ou de composition en couches du visible chez Manovich[2] ou Greimas[3], et à la triangulation entre origine, signification en acte et scénarisation (instanciation, énonciation, implémentation)[4].; (ii) La mise à jour des conceptions historiques relatives à l’analyse de l’œuvre d’art au cours du temps ; On pense notamment à la résolution de certains problèmes originaires d’influences entre les œuvres, à des points critiques de regroupement en familles de transformations ainsi qu’aux conséquences de l’intégration de la notion de forme d’Henri Focillon (1934) pour l’histoire des œuvres d’art à l’étude. (iii) La sensibilisation à l’expérience d’analyse personnelle guidée à travers un outillage numérique (dispositif d’augmentation en cours de développement dans le cadre du projet AAA). Plus encore, ce logiciel devrait permettre de trouver des similarités inédites entre les œuvres, dynamisant et renouvelant ainsi l’expérience analytique de l’œuvre d’art pour chaque type de publics qu’ils soient plutôt novices ou experts, et ce même pour les chercheurs en études visuelles (notamment en Histoire de l’Art et en Sémiotique visuelle). [1] Pour un état de l’art des recherches interdisciplinaires : Klein 1990 ; Notion de « boundary objects » Star & Griesemer 1989 ; Recherches plus récentes : Mandran & Lund 2013, Frandji & Lund 2017. [2] Lev Manovich (2013), Software take command, New York, Bloomsbury Academic. [3] Algirdas Julien Greimas (1986), De l’imperfection, Périgueux, Fanlac, p. 6 : « Le monde visible, au lieu de se projeter comme un écran homogène de formes, nous apparaît comme constitué de plusieurs couches superposées, ou parfois même juxtaposées, de signifiants ». [4] Pierluigi Basso Fossali (2020), théorie des images - études visuelles 2020-2021 - Section danalyse- 13 octobre 2020, « Analyse de l’image en tant qu’objet culturel », diapositive n. 5.