Thèse en cours

De la manus au mundium, la tutelle exercée sur la femme de la fin de l'Antiquité au haut Moyen Âge en Occident

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Auteur / Autrice : Manon Raynal
Direction : Sylvie Joye
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 06/11/2020
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : SLTC - SOCIETES, LANGAGES, TEMPS, CONNAISSANCES
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : HISCANT-MA - Histoire et Cultures de l'Antiquité et du Moyen-Âge

Résumé

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Depuis les années 1990, l'étude de la transition entre Antiquité et Moyen Âge en Occident a connu de profonds renouvellements, qui ont amené les historiens à considérer que l'on avait affaire aux transformations du monde romain plutôt qu'à une disparition brutale et complète de l'Empire. Les historiens actuels ont cependant encore toujours tendance à opposer fortement traditions romaine et germanique lorsqu'ils traitent des pratiques familiales, et en particulier de la place de la femme. La tutelle sur la femme, sujet largement présent dans les sources, est centrale dans la question de la reproduction sociale et du rôle de la famille au sein de la société. Ce sujet constitue une fenêtre exceptionnelle pour réinterroger le discours, les pratiques et le droit de la famille à cette période de réorganisation des pouvoirs et des sociétés (Europe occidentale du IVe au VIIIe siècle). La thèse a pour objectif, en premier lieu, de rassembler des sources étudiées jusque-là de façon éparse afin de faire le point sur le vocabulaire utilisé pour exprimer la tutelle et interroger la périodisation (et géographie) de son usage et les glissements de sens. Il sera alors possible de donner une lecture plus solide du thème de la tutelle et de sa signification historique, en étudiant les discours et les réalités concernant la tutelle exercée sur les femmes aux différents âges de leur vie par le père, le mari ou d'autres membres de la famille. Le rapport entre cette tutelle et la gestion des biens de la famille est un point essentiel. Il faudra étudier de quelle façon cette tutelle peut restreindre le contrôle de biens par la femme, mais aussi la façon dont la répartition et les représentations sociales de l'héritage influent sur la force de la tutelle exercée sur les femmes. Les rapports d'autorité qui peuvent être exercés sur la femme, son corps, ses relations sociales ou ses biens doivent tous être envisagés. Mais il faudra les comparer aussi aux modes d'action qui sont laissés à la femme sur d'autres personnes de la familia, enfants ou esclaves par exemple. Tous ces points demandent de prendre en compte les rapports complexes qui existent entre droit romain et droit « barbare », mais aussi l'influence de la christianisation (qui n'entraîne pas un changement radical de morale, mais instaure une grande réappréciation des rapports d'autorité).