Thèse en cours

Mercenaires frontaliers et histoire d'une croisade oubliée. L'émergence des compagnies de mercenaires dans la région frontalière du Saint Empire romain germanique et du Royaume de France 1358-1365.

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 06/12/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Tamas Olbei
Direction : Sylvain GouguenheimValérie ToureilleAttila BáRáNY
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 06/12/2024
Etablissement(s) : Université de Lorraine en cotutelle avec University of Debrecen
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Nancy ; 2013-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : SAMA_Sciences de l'Antiquité et du Moyen-Age
Jury : Président / Présidente : Flocel Sabaté
Examinateurs / Examinatrices : Sylvain Gouguenheim, Attila Gyorkos, Florian Chamorel, László Verszprémy, Valérie Toureille
Rapporteurs / Rapporteuses : Flocel Sabaté, László Verszprémy

Résumé

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Le sujet de cette thèse porte sur une période de temps très restreinte, au sens large quelques années, et au sens plus étroit moins d'une année, dans la région frontalière du Royaume de France et du Saint-Empire romain germanique, et dans la région Septentrionale de l'Italie. L'un des principaux objectifs de la thèse était d'analyser, à l'aide d'exemples tirés de l'ensemble de la société, l'émergence des mercenaires dans la guerre de Cent Ans et leur impact sur les frontières orientales du royaume de France. Les souverains, la noblesse locale et les leaders des villes ont tout essayé pour contrôler les mercenaires laissés sans commission : ils ont formé des alliances, levé des armées et même organisé des croisades contre les mercenaires. Lorsque toutes ces mesures n'aboutissent pas à une solution satisfaisante, ce qui est souvent le cas, il faut acheter le départ des grandes compagnies. Les exemples sont nombreux dans la thèse, il suffit de penser à Seguin de Badefol dans le cas de la cession des villes d'Anse et de Brioude, ou au cas du duché de Bourgogne avec Arnaud de Cervole, mais on peut aussi citer le cas de la grande compagnie de Konrad von Landau en 1357. Cependant, si les mercenaires ne peuvent être vaincus par la force séculière, il ne reste qu'une solution logique, que le Saint-Siège n'a pas encore essayée : les convaincre de participer à une croisade pour sauver leur âme et préparer l'au-delà en obtenant le pardon. Un chapitre distinct de la thèse traite des moyens, des hommes et des méthodes utilisés pour persuader les mercenaires de partir simultanément d'Italie et de France pour combattre les canes infideles qui menaçaient la chrétienté aux deux périphéries de l'Europe. Grenade et les Balkans, ou peut-être l'Asie Mineure, semblaient suffisamment éloignés d'Avignon pour qu'une fois les mercenaires croisés arrivés sur place, il leur soit difficile, surtout en grand nombre, de revenir. Après le traité de Brétigny (8 mai 1360), les problèmes posés par les mercenaires ne peuvent plus être traités au niveau d'un seul pays. Une solution paneuropéenne s'impose. Les monarchies rivales doivent s'allier à la papauté pour élaborer un plan visant à libérer la population des grandes compagnies tout en faisant face à la menace musulmane à l'est et à l'ouest. Trois séries d'événements apparemment sans lien entre eux ont conduit à l'organisation de quatre croisades étroitement liées entre 1362 et 1366. Le premier de ces processus est la montée de la menace ottomane au Levant et l'émergence des Ottomans en Europe. Le second est la domination des compagnies de mercenaires décrites ci-dessus et, par conséquent, la persistance de la menace pour la population en Italie et dans le royaume de France. Le troisième est le conflit dynastique entre les deux demi-frères qui enflamme la péninsule ibérique. La lutte alternative entre Henri de Trastámara et Pierre le Cruel, roi de Castille, fait partie intégrante de la rivalité entre la Castille et l'Aragon. La croisade d'Arnaud de Cervole intervient à un moment particulier, alors que la paix s'installe dans le royaume de France et d'Italie, laissant les mercenaires sans commission. Les mercenaires croisés partent de l'est de la France pour traverser le Rhin à Strasbourg et poursuivre leur voyage le long de la vallée du Danube jusqu'en Hongrie. Ils auraient atteint leur but, les territoires ottomans des Balkans, avec l'aide de Louis Ier de Hongrie, afin de chasser les Turcs d'Europe. Strasbourg ne s'ouvrant pas aux 30 000 mercenaires, ceux-ci, après avoir ravagé les villes de la Décapole en Alsace, se tournent vers le sud pour traverser la Bourgogne et la Savoie et rejoindre une autre armée de croisés dirigée par Amadeus VI. Cependant, Arnaud de Cervole fut inopinément assassiné près de Dijon et l'armée fut dissoute. Ce travail retrace l'histoire des mercenaires apparus à la frontière du Saint-Empire romain germanique et du royaume de France et de cette croisade entre 1358 et 1366.