Thèse soutenue

Exils, identités et réseaux sociaux chez Hilaire de Poitiers (343-361)

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Auteur / Autrice : Melissa Melo
Direction : Cécile Bertrand-DagenbachHervé Huntzinger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 07/12/2023
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Nancy ; 2013-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire et cultures de l'Antiquité grecque et romaine (Nancy ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Audrey Becker
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Bertrand-Dagenbach, Hervé Huntzinger, Andrea Binsfeld, Benoît Jeanjean, Julia Hillner
Rapporteurs / Rapporteuses : Audrey Becker, Andrea Binsfeld

Résumé

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La présente thèse a cherché à analyser les réseaux sociaux et les usages politiques des identités conflictuelles lors du conflit entre Ariens et Nicéens en Occident entre 343 et 361 à partir de quatre sources de l'évêque Hilaire de Poitiers : Adversus Valentem et Ursacium, De Synodis, Ad Constantium Imperatorem et Contra Constantium Imperatorem. Ainsi, nous cherchons à identifier l'impact d'un tel conflit sur les relations de pouvoir entre l'épiscopat et l'empereur afin de proposer une interprétation renouvelée d'un moment crucial dans le développement des identités des groupes chrétiens en Occident.Nos analyses s'articulent autour de trois axes principaux : tout d'abord, nous soutenons que compte tenu du contexte politique dans lequel un empereur non-nicéen agissait directement au sein de l'église, l'évêque de Poitiers a relâché ses loyautés religieuses, a cherché à se positionner comme médiateur entre l'épiscopat gaulois et l'épiscopat oriental, et a tenté de former un groupe d'opposition contre les évêques ariens et semiariens. Ces exils épiscopaux -notamment celui d'Hilaire - étaient pourvoyeurs de contextes nécessitant la mise en place de réseaux sociaux basés sur la circulation de l'information, la formation d'influences et l'échange de faveurs entre des individus de faible proximité culturelle. Deuxièmement, nous soutenons que la situation d'exil est, au-delà d'un phénomène politique, une expérience objective singulière et principalement un acte performatif dans lequel le non-lieu et la position d'outsider se traduisent par une perspective de médiation qui confère un caractère neutre à ses interlocuteurs. En ce sens, les exils étaient un puissant outil rhétorique permettant de transgresser les non-lieux et de les convertir en discours d'autorité. Enfin, nous abordons également les significations que les récits de bannissement apportent à la relation de l'évêque avec son territoire et comment cette relation a été affectée alors qu'il était en exil.