Penser la radicalité en démocratie: une analyse contrastive de discours produits par les politiques publiques de prévention de la radicalisation en France et au Québec
Auteur / Autrice : | Lucile Dartois |
Direction : | Martine Batt, Louis Jacob |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Inscription en doctorat le 04/03/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine en cotutelle avec Université du Québec à Montréal |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Nancy ; 2013-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : INTERPSY - Laboratoire de psychologie de l'interaction et des relations intersubjectives |
Mots clés
Résumé
La thèse a pour objectif de penser la notion de radicalisation en démocratie (et ses voisines telles que radical, radicalité, radicalisme) à partir de l'analyse des discours produits par les politiques publiques de prévention de la radicalisation, en France et au Québec. En lien avec les notions de déviance et de norme sociale, on considère que les définitions associées à « la radicalisation » sont discursivement, politiquement, historiquement construites, et ayant une incidence sur l'encadrement dont elles font l'objet de la part d'un État. Le cadre théorique auquel je m'attache est interactionniste : la désignation de ce qui est radical relève d'une entreprise de labellisation, d'étiquetage ; donc d'une interaction entre un dispositif et un individu ou une pratique. Je ne cherche pas à identifier les causes de la radicalisation, mais questionne la façon dont l'étiquette « radical » est apposée à tel ou tel public, conduite, pratique, idéologie. L'un des objectifs de l'étude est d'effectuer un état des lieux de la notion de radicalisation (construction sémantique du problème social). Un autre but est d'analyser le discours des politiques publiques mises en place pour prévenir ce qui a été nommé « la radicalisation ». Le paradigme de la prévention comme forme de gouvernance est interrogé. Plus précisément, je cherche à analyser le rôle des politiques publiques dans la production de ce qu'est la radicalisation (force performative des politiques). Il s'agit alors de procéder à une analyse de discours contrastive France-Québec d'un corpus documentaire (lois, décrets, discours politiques) et d'entretiens menés auprès d'acteurs dans la production et la mise en uvre de politiques de prévention de la radicalisation. Finalement, l'ambition est de penser et d'interroger sociologiquement un concept aux frontières floues, relevant de l'Étrangeté (insaisissable, hermétique).