Thèse soutenue

Influence sociale sur la représentation corporelle : Approche expérimentale de l'effet des médias et des labels de poids sur des jugements de corpulence

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Auteur / Autrice : Thomas Chazelle
Direction : Richard Palluel-GermainMichel Guerraz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives, psychologie et neurocognition
Date : Soutenance le 19/12/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble ; Chambery ; 1996?-....)
Jury : Président / Présidente : Rébecca Bègue-Shankland
Examinateurs / Examinatrices : Aïna Chalabaev
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédérique de Vignemont, Marion Luyat

Résumé

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La représentation corporelle est l’ensemble des fonctions cognitives permettant le suivi de l’état du corps. Elle est impliquée dans des situations diverses, comme la perception des dimensions physiques du corps, l’action, ou encore la génération d’attitudes à propos du corps. Pour réaliser ces fonctions, elle se base de manière flexible sur un ensemble d’informations sensorimotrices, ainsi que sur les croyances, attentes et émotions de l’individu. Parmi les sources d’informations disponibles à propos du corps, l’influence sociale peut être un facteur de risque, de maintien, et de sévérité des distorsions de l’image du corps. Pourtant, si l’influence sociale sur les aspects attitudinaux de la représentation corporelle est bien établie, il existe peu d’évidence expérimentale de telles influences sur ses aspects perceptifs. Cette thèse a ainsi pour objectif d’étudier l’intégration d’informations sociales à la dimension perceptive de la représentation de la corpulence. Pour cela, nous avons réalisé une série d’expériences auprès de jeunes femmes, une catégorie de la population particulièrement sujette aux distorsions de la représentation corporelle. Un premier axe se focalise sur l'influence interpersonnelle en testant l'effet de labels de poids sur des jugements perceptifs. Pour étudier leur influence informationnelle, nous avons fait varier la fiabilité de plusieurs signaux pour étudier la manière dont elles étaient combinées. Nos résultats indiquent que les labels de poids ont une influence réduite sur les jugements de corpulence. Un second axe porte sur l'influence médiatique. La surexposition visuelle à certains types de corps est associée à l’insatisfaction corporelle, et pourrait contribuer à expliquer certaines distorsions perceptives et attitudinales de la représentation corporelle. Dans ce contexte, l’adaptation visuelle à des corps pourrait expliquer comment l’exposition prolongée à des corps minces peut mener à une surestimation de la corpulence propre. Nous avons testé certaines hypothèses de cette théorie adaptative des distorsions de l'image du corps. Ces expériences soulignent certaines limites de la théorie adaptative ; en particulier, il est incertain que les effets d’adaptation puissent influencer la représentation que les individus ont de leurs propres corps. En conclusion, nos résultats indiquent que la dimension perceptive de la représentation de la corpulence pourrait résister à certains types d’influences sociales interpersonnelles et médiatiques.