Thèse soutenue

Dreissena polymorpha comme outil pour l’évaluation du risque viral

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Auteur / Autrice : Julie Do nascimento
Direction : Alain GeffardChristophe Gantzer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écotoxicologie
Date : Soutenance le 09/02/2024
Etablissement(s) : Reims
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Stress environnementaux et biosurveillance des milieux aquatiques (Reims, Marne ; Le Havre, Seine-Maritime)
Jury : Président / Présidente : Françoise Lucas
Examinateurs / Examinatrices : Alain Geffard, Christophe Gantzer, Soizick Le Guyader, Charlotte Arnal, Leslie Ogorzaly
Rapporteurs / Rapporteuses : Soizick Le Guyader

Résumé

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Les masses d’eau douces sont sujettes à des contaminations fécales d’origines diverses. Parmi ces contaminants, les virus entériques, dont les norovirus (NoV), sont responsables de nombreuses épidémies à gastro entérites chaque année dans le monde. Les indicateurs de contamination fécale actuels (i.e. E. coli) recommandés par différentes réglementations s’avèrent peu fiables pour estimer le risque viral dans l’eau. D’autres indicateurs, ayant des caractéristiques proches des virus entériques, tels que les bactériophages ARN F-spécifiques (FRNAPH), sont proposés pour évaluer ce risque viral. Cependant, l’analyse des FRNAPH infectieux dans les eaux se heurte à certaines limites, notamment liées aux caractéristiques hydrodynamiques des milieux aquatiques. Afin de lever ces limites, une solution serait de réaliser les analyses au sein de capteurs accumulateurs et intégrateurs de ces cibles. Dans ce contexte, l’objectif de ce travail est de tester l’intérêt d’un mollusque bivalve dulcicole, la dreissène (Dreissena polymorpha), largement utilisé pour la surveillance chimique et écotoxique des masses d’eau, comme capteur biologique pour évaluer et suivre la contamination virale des masses d’eau. Pour ceci la stratégie suivie a consisté à i) caractériser la cinétique d’accumulation et de dépuration des FRNAPH infectieux chez la dreissène en conditions contrôlées de laboratoire et in situ, ii) définir un modèle toxico-cinétique pour formaliser la relation entre la concentration en FRNAPH infectieux dans la dreissène et le niveau d’exposition (concentration dans l’eau), iii) évaluer la contamination virale de masses d’eau sur une large échelle géographique et enfin iv) évaluer le couplage biocapteur-FRNAPH infectieux pour représenter la contamination des masses d’eau par le génome de NoV.Les données obtenues en laboratoire et in situ soulignent l’accumulation très rapide des FRNAPH infectieux par la dreissène avec une mise en équilibre avec son milieu en moins de 48h. De plus, les accumulations sont proportionnelles au niveau d’exposition sur une très large gamme de concentration et le signal en FRNAPH infectieux reste au sein des tissus de la dreissène plusieurs jours après l’exposition. Ainsi l’ensemble de ces données souligne l’intérêt de la dreissène comme système accumulateur et intégrateur. La définition d’un modèle toxico-cinétique à un compartiment, sur la base de ce qui est connu pour les contaminants chimiques, a permis de définir des facteurs de bioaccumulation in situ particulièrement intéressants (BCF ≈ 1 000) et autorisant un réel apport in situ. A l’aide d’une approche active (encagement d’organismes calibrés), le projet a validé l’apport de la dreissène comme biocapteur pour évaluer les concentrations en FRNAPH infectieux de nombreuses masses d’eau ainsi que son apport pour l’évaluation du risque viral vis à vis de la présence du génome de NoV.