Séquestrer du CO2 dans les sols agricoles : de l'émergence de l'idée à la vente de crédits controversés
Auteur / Autrice : | Alain Roux |
Direction : | Nathalie Berta |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 25/03/2024 |
Etablissement(s) : | Reims |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche Interdisciplinaire Economie-Gestion (CRIEG) - UR 6292 (Reims) |
Jury : | Président / Présidente : Franck-Dominique Vivien |
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Berta, Valérie Boisvert, Géraldine Froger, Céline Granjou | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie Boisvert, Géraldine Froger |
Résumé
La séquestration du carbone dans les sols agricoles est considérée aujourd’hui comme inévitable pour atteindre la neutralité carbone. Malgré des décennies de recherches interdisciplinaires, le développement des marchés de crédit de séquestration achoppe sur la réversibilité du stockage et la complexité de la mesure des flux de carbone dans le sol. S’ils sont considérés comme des défis à relever par leurs promoteurs, ces crédits suscitent des controverses persistantes. Dans une première partie, nous relatons l’histoire de ces dernières, en montrant comment le critère économique de l’efficacité-coût a relégué au second plan les limites biophysiques de la séquestration par les sols agricoles. L’appropriation des modèles du cycle du carbone par les économistes néoclassiques entretient l’idée qu’une émission de CO2 irréversible peut être inversée par la séquestration, contribuant ainsi à la requalification des flux de carbone du sol en émissions négatives. Dans une seconde partie, nous montrons sur la base d’une étude qualitative, comment un collectif hétérogène d’acteurs en région Grand-Est hérite de ces controverses et tente de les dépasser pour expérimenter la vente de crédits de carbone par les agriculteurs.