Le développement des compétences des cadres expatriés français en contexte multiculturel en Afrique subsaharienne
Auteur / Autrice : | Belmond Mpegna |
Direction : | Sylvie Chevrier |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de Gestion |
Date : | Inscription en doctorat le 26/10/2018 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | OMI - Organisations, Marchés, Institutions |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche en gestion (Créteil) |
Mots clés
Résumé
Les grandes entreprises françaises sont implantées depuis longtemps (certaines depuis la période coloniale) en Afrique subsaharienne, devenue lun des centres majeurs des rivalités géo-économiques de la mondialisation et des grandes puissances. Malgré la forte concurrence actuelle de la Chine et lInde, les investissements des multinationales françaises en Afrique atteignent les 50 milliards de dollars en 2015 (rapport OCDE 2017, p.82), faisant de la France, le premier pays de lUE investissant en Afrique noire. Ces multinationales envoient de nombreux expatriés pour apporter des compétences non disponibles localement ou pour des fonctions de mise en conformité avec les normes de la maison mère et de contrôle. Cependant, ces expatriés en mission se heurtent à des problèmes engendrés par la difficile rencontre entre les cultures africaines et les modèles managériaux occidentaux. Face à une organisation du travail dont les caractéristiques principales sont : la rationalisation du travail, la qualification par poste, l'individualisation, la compétition et la recherche de la performance, lAfrique subsaharienne dite « Afrique noire » oppose un modèle social et organisationnel qui repose sur un socle culturel très différent, entre croyances animistes, rites, pratiques et coutumes ancestrales, tradition orale et appartenance sociale et clanique, conception mystico-religieuse du pouvoir et bien dautres particularités. Dans ce contexte africain, les expatriés vivent un choc culturel dans leurs interactions avec le personnel local (difficulté à partager les objectifs de performance, explications des dysfonctionnements organisationnels qui empruntent aux forces surnaturelles, absentéisme et manque dengagement des collaborateurs, autres activités extra-professionnelles) (Essy, 2002, Desaunay, 1987, Mutabazi, 2004). Il s'ensuit des situations d'incompréhensions mutuelles, des difficultés relationnelles, labsence de vision partagée et de convergence des efforts. Lentreprise en Afrique demeure souvent dans cette situation laffaire du siège, « laffaire des Blancs », avec pour conséquence un taux déchec des projets et des opérations gérées en contexte multiculturel qui dépasse 50% (Drancourt, 1999; Boyer & Freyssenet, 2000; Mutabazi, 1999). Face à cette particularité culturelle africaine, la complexité du rôle du manager expatrié devient patente. Outre des compétences techniques et managériales, le manager se doit de disposer d'autres compétences, essentiellement culturelles, qui lui permettraient d'atteindre les objectifs defficacité fixés par la maison mère. L'approche interculturelle est indispensable en plus des compétences techniques afin de gérer le multiculturalisme en Afrique subsaharienne. Le manager expatrié, en situation multiculturelle, doit anticiper et gérer parallèlement plusieurs types de phénomènes liés dune part aux stéréotypes mutuels et, dautre part, aux chocs des cultures et des modèles de management qui font explicitement ou implicitement référence dans son entreprise. Face à cette complexité, les expatriés manquent souvent de ressources pour parvenir à leurs objectifs et pour faire face aux situations de chocs culturels au plan personnel. Malheureusement, ils sont aujourdhui peu accompagnés. Il savère donc nécessaire (1) didentifier les compétences interculturelles dont ils ont besoin pour sacquitter de leurs missions, traverser de manière sereine lexpérience de lexpatriation et améliorer leur efficacité et (2) didentifier des stratégies de développement de ces compétences interculturelles. C'est lobjet de notre recherche que nous intitulons « Le développement des compétences des cadres expatriés français en contexte multiculturel en Afrique subsaharienne ».