Thèse en cours

Impact du port du masque sur la reconnaissance des visages et de leurs émotions : investigation en électrophysiologie via l'approche de stimulation visuelle périodique rapide

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Auteur / Autrice : Pauline Thomas
Direction : Stéphanie Caharel-palmero soler
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Psychologie
Date : Inscription en doctorat le 09/11/2022
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : SLTC - SOCIETES, LANGAGES, TEMPS, CONNAISSANCES
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : 2LPN -Laboratoire lorrain de psychologie et neurosciences de la dynamique des comportements

Résumé

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Au cours de ces dernières années, les individus ont été amenés à porter des masques afin de prévenir la propagation de la pandémie de COVID-19. Ce type de masques avait déjà été utilisé auparavant pour des raisons hygiéniques (Shehu et al., 2021), comme lors d'opérations chirurgicales ou de consultations médicales par exemple. La majorité des masques utilisés par le grand public couvrent la partie inférieure du visage, laquelle serait utile pour reconnaître certaines émotions (Bruce et Young, 1986 ; Carbon, 2020), telles que la joie ou le dégoût (Wegrzyn et al., 2017). Les principales difficultés liées aux masques, en plus des difficultés de reconnaissance des émotions faciales, sont également d'identifier les personnes, de comprendre ce qu'elles veulent dire notamment en se basant sur la lecture labiale, mais également de pouvoir leur accorder une certaine confiance ou non (Carragher & Hancock, 2020). Ces difficultés pourraient avoir des répercussions sur la capacité des individus à interagir et à adapter leur comportement avec autrui. Les premières études réalisées suite à la pandémie liée à la COVID-19 font cependant l'objet d'un certain nombre de limites. En effet, la plupart de ces études ont été réalisées en ligne, à distance, et ont utilisé un nombre d'expressions faciales limité. De plus, ces expressions étaient le plus souvent exagérées, stéréotypées, et donc éloignées des conditions de reconnaissance des émotions auxquelles nous sommes confrontés dans notre quotidien. Ces études utilisent également des tâches explicites de catégorisation d'émotions, ce qui peut orienter la réponse donnée. Des tâches implicites pourraient contribuer à diminuer les biais de réponse observés. En effet, dans la vie de tous les jours, les expressions faciales sont perçues automatiquement, sans instruction explicite de les reconnaître. Le présent projet de thèse vise à apporter un nouvel éclairage aux mécanismes cognitifs et neuronaux en œuvre dans la reconnaissance des visages et des émotions avec et sans masque et ce, en nous concentrant exclusivement sur des changements dynamiques et rapides d'émotions mais également d'identités des visages. Cela sera rendu possible par l'enregistrement de mesures électrophysiologiques (EEG) permettant, grâce à sa haute résolution temporelle, de capturer ces changements dynamiques. Combinée à l'EEG, l'approche de stimulation visuelle périodique rapide (SVPR ; Rossion, 2014) est une méthode clé et originale pour atteindre ces objectifs. L'approche de SVPR couplée à l'EEG nous permettra ainsi d'examiner ces mécanismes d'un point de vue plus écologique que ce qui a pu être réalisé jusqu'à présent dans la littérature.