Thèse soutenue

Les kòròdugaw du Mali : comportements et groupements bouffons

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Auteur / Autrice : Laure Carbonnel
Direction : Michael Houseman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Soutenance le 25/09/2015
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Nanterre ; 1967-...)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Colleyn, Georgiana Wierre-Gore, Philippe Erikson, Laurence Kaufmann, Ismaël Moya
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Paul Colleyn, Georgiana Wierre-Gore

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse porte sur les bouffons rituels (kɔrɔdugaw) de la région de Ségou au Mali, elle analyse d’une part leur place dans la société malienne, d’autre part les procédés qui leur permettent d’élaborer cette forme bouffonne reconnaissable quelle que soit l'aire culturelle considérée. Caractérisée par un type de comportement à première vue contraire aux conduites sociales ordinaires, la figure du bouffon captive l’attention par des intrusions à la fois ludiques et subversives dans la vie quotidienne comme dans les cérémonies. Qualifié au Mali de « sans honte », ce type de comportement bouffon soulève plusieurs questions concernant ses mécanismes, son efficacité, l’équilibre entre norme et transgression, ou encore le positionnement dans la structure sociale d’une catégorie qui transcende à première vue tous les cadres.Pour y répondre, la bouffonnerie est appréhendée ici à partir des acteurs et de la description minutieuse de leurs interventions, de manière à explorer la manière décalée dont ils investissent la société. Les activités des bouffons sont tout d’abord mises en regard avec celles d’autres intervenants cérémoniels, comme les griots, les chasseurs et les forgerons avec qui ils partagent certains attributs, producteurs de musiques et de danses, gens de savoir, contre-sorcier ou encore agents suscitant des dons. En second lieu, la focale est mise sur la forme bouffonne par l’étude des situations forgées, des procédés récurrents mobilisés, et de leurs usages dans des contextes cérémoniels particuliers. Enfin, la morphogenèse de la catégorie sociale kɔrɔdugaw est analysée de même que la manière dont elle se positionne dans la structure sociale. Il se dégage de l’analyse un mode de présence complexe et processuel à la frontière entre l’individu et la société, par lequel émerge un pouvoir-faire adapté aux différents rôles sociaux qui leurs sont attribués.