Thèse soutenue

Eléments de description de l'articulation des registres visuels (eye-tracking) et verbaux dans le maintien de l'interaction schizophrénique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Stéphanie Padroni
Direction : Michel Musiol
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 27/04/2015
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interpsy-ETIC (Metz ; 2009-...)
Jury : Président / Présidente : Didier Desor
Rapporteurs / Rapporteuses : Caroline Demily, Eric Grillo

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

La recherche présentée ici constitue l’une des applications du projet de recherche « InterHumain », et son objectif principal est double : développer les connaissances dont on dispose actuellement sur le fonctionnement de l’interaction en général ; et, décrire avec plus de précision les capacités interactionnelles des schizophrènes dans le but de contribuer à l’élaboration de techniques de prise en charge adaptées à leurs troubles cognitifs. Afin de concevoir un modèle de l’interaction plurimodal, nous avons analysé des interactions en face à face entre un expérimentateur (psychologue) et un schizophrène. Cela nous a amené à comparer certaines propriétés des compétences interactionnelles des sujets « normaux » à celles des sujets schizophrènes afin d’identifier les capacités et les difficultés qu’ils manifestent au niveau du langage et des mouvements oculaires. Nous centrons les analyses dans ce manuscrit sur deux aspects de l’interaction : la séquentialité du discours et les saccades oculaires. Ce modèle sera éprouvé au moyen du système faceLAB5. Il s’agit d’un système d’enregistrement et de suivi des mouvements oculaires (« eye-tracking ») que nous avons doublé afin d’obtenir des données sur les deux interlocuteurs en situation d’interaction. De plus, les résultats seront mis en perspective avec les données issues de bilans neuropsychologiques afin, notamment, de déterminer le rôle que pourrait jouer le lobe frontal dans le maintien de l’interaction. Les principaux résultats sont en accord avec ceux issus de nombreuses études antérieures utilisant un seul système d’ « eye-tracking » antérieures, notamment que les patients schizophrènes produisent plus de mouvements de saccades oculaires que les participants témoins. Mais le dispositif, tel que nous l’avons conçu, permet également l’analyse du fonctionnement de l’interlocuteur donc de l’expérimentateur. Celui-ci manifeste une baisse de sa production de saccades oculaires lorsqu’il est en interaction avec les patients schizophrènes. De plus, les résultats aux tests neuropsychologiques montrent que malgré certaines déficiences déjà identifiées chez les patients schizophrènes, certaines capacités cognitives semblent préservées. Cette observation pourraient être le point d’ancrage d’une restauration des capacités cognitives actuellement en déclins voir déficitaires chez certains patients schizophrènes, par la mise au point de thérapies spécifiques et adaptées. Cela leur permettrait d’exploiter au mieux toutes leurs capacités cognitives, soit au quotidien, soit en vue d’une insertion sociale et professionnelle à long terme.