Thèse soutenue

Les principes essentiels du droit processuel en contentieux constitutionnel électoral : juger les élections

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Auteur / Autrice : Sophie Briante Guillemont
Direction : Dominique Rousseau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit public
Date : Soutenance le 24/05/2024
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de droit de la Sorbonne (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (Paris ; 2015-....)
Jury : Président / Présidente : Mathieu Disant
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Rousseau, Mathieu Disant, Romain Rambaud, Mathilde Heitzmann-Patin, Philippe Blacher, Louis Boré
Rapporteurs / Rapporteuses : Romain Rambaud, Mathilde Heitzmann-Patin

Résumé

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Le contentieux constitutionnel électoral est une matière peu étudiée. Le désintérêt pour la façon dont sont réglés, en droit, les conflits électoraux, contraste avec l’importance du sujet en 1789, au moment où le débat sur la vérification des pouvoirs provoqua la constitution du tiers-état en Assemblée nationale. Confié en 1958 au Conseil constitutionnel par la Constitution de la Vème République, le contentieux des élections nationales est le résultat d’une double filiation : héritière du système de vérification des pouvoirs, bénéficiant des méthodes du juge administratif. Depuis cette date, la procédure appliquée par le juge constitutionnel électoral à la résolution des litiges issus des élections nationales a évolué, en accord avec la diffusion des principes du procès équitable. Toutefois, il semblait nécessaire de disséquer la procédure actuelle au regard des standards et principes contemporains du procès : droits de la défense, exercice du contradictoire, égalité des armes, élaboration des modes de preuve, oralité, publicité de l’audience, indépendance et impartialité des juges, exercice de voies de recours. En effet, malgré la nature des sanctions qu’il prononce, le juge constitutionnel électoral est – dans l’état actuel de la jurisprudence européenne – exempté d’appliquer l’article 6§1 de la CESDH dans le procès électoral. Pourtant, l’intégralité de l’objet de cette thèse est de démontrer que le procès électoral, malgré sa nature politique et son potentiel conflictuel, peut être saisi par le droit. Une matière aussi noble que le contentieux visant à révéler la « conscience » des électeurs lors de l’exercice de leur droit le plus fondamental – le droit de vote – mérite une procédure exemplaire pour laquelle des améliorations sont encore possibles. Grâce à l’exercice du droit processuel, le juge constitutionnel électoral du XXIème peut devenir, non seulement juge de la sincérité du scrutin, mais également juge de la démocratie.