Processus sédimentaires et dépôts de sediment waves en domaine marin profond : aperçus des analogues modernes et anciens
Auteur / Autrice : | Séverine Russo |
Direction : | Thierry Mulder |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géologie sédimentaire, paléocéanographie, climatologie |
Date : | Soutenance le 08/11/2024 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences et Environnements (Talence, Gironde ; 1999-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux (Talence, Gironde ; 1999-....) |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie Babonneau |
Examinateurs / Examinatrices : Sébastien Migeon | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Elda Miramontes García, Matthieu Cartigny |
Mots clés
Résumé
Les sediment waves sont des structures sédimentaires omniprésentes sur les fonds marins actuels et passés, suscitant un intérêt scientifique croissant tant dans le domaine académique qu’industriel. Ce travail s’appuie sur l’analyse de données sismiques 3D et de puits en Côte d’Ivoire et au Sénégal, ainsi que sur l’analyse de données sismique 2D et de carottes sédimentaires en Nouvelle-Zélande. Grâce à ces études, les sediment waves présentes en milieu marin profond ont pu être décrites et classifiées en trois types : 1. Sediment waves présentes sur les levées d’axes rectilignes à remplissage cohésif (debris flow). Leurs longueurs d’onde sont comprises entre 1 et 6 km. Elles atteignent des hauteurs comprises entre 10 et 70 m. 2. Sediment waves non confinées présentes sur la pente continentale et le pied de pente continentale. Leurs longueurs d’onde sont comprises entre 600 m et 3.5 km. Elles atteignent des hauteurs comprises entre 10 et 30 m. 3. Sediment waves présentes sur les levées de chenaux turbiditiques. Leurs longueurs d’onde sont comprises entre 1 et 3 km. Elles atteignent des hauteurs comprises entre 8 et 26 m. L’ensemble de ces études a permis de mieux comprendre les processus de formation de ces structures sédimentaires. Elles sont formées par des courants de turbidité non confinés, chargés en sédiments et capables d’osciller entre un régime supercritique et subcritique, contrôlés par un ressaut hydraulique. Elles sont considérées comme des cyclic steps dépositionnels. L’analyse des sediment waves présentes dans le système mixte en Nouvelle-Zélande n’a pas permis de mettre en évidence un impact direct et majeur des courants de contour sur la formation et la morphologie des sediment waves. L’analyse de données publiées dans ces contextes contouritiques ou mixtes, à la lumière des résultats de ces travaux de thèse, suggère qu’au moins une partie des sediment waves décrites dans ces contextes est plutôt liée à des courants de turbidité non confinés. Le contenu lithologique des sediment waves a également été documenté grâce à l’analyse de carottes sédimentaires et de puits. Ces études révèlent que les sediment waves dans le milieu marin profonds sont constituées de séquences turbiditiques argilo-silteuses avec une faible teneur en sable (moins de 30 %). Basé sur une compilation bibliographique, les sediment waves présentes sur la plateforme continentale, ayant des mesures morphométriques plus petites que celles présentes en domaine marin profond (λ < 1 km; h < 10 m), semblent être plus riches en matériel sableux. Cette étude a également permis de mettre en évidence l’impact que les sediment waves peuvent avoir sur la sédimentation turbiditique en capturant topographiquement des systèmes sableux chenalisés et/ou lobés dans les dépressions qu’elles génèrent. En raison de leur lithologie fine, les sediment waves peuvent constituer un piège stratigraphique fonctionnel pour les objets sédimentaires turbiditiques sableux qu’elles recouvrent stratigraphiquement et/ou piègent dans leurs creux. Cependant, leur morphologie induit une architecture et une définition spatiale complexes du réservoir, pouvant réduire son potentiel prospectif.