Thèse soutenue

Burnout scolaire et engagement dans le travail scolaire chez les lycéens : identification de profils et rôle des processus transactionnels

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Aline Vansoeterstede
Direction : Émilie BoujutÉmilie Cappe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 01/12/2023
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, comportements, conduites humaines (Paris ; 1996-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Psychopathologie et Processus de santé (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Luc Bernaud
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Meylan
Rapporteurs / Rapporteuses : Charles Martin-Krumm, Roely-Ida Lyda Lannegrand-Willems

Résumé

FR  |  
EN

Contexte et objectifs : Le construit de burnout est examiné chez les élèves du secondaire depuis les années 2010. Il inclut l'épuisement, le cynisme envers l'école et le sentiment d'inadéquation en tant qu'élève (Salmela-Aro et al., 2009). L'engagement dans le travail scolaire est constitué au contraire des sentiments d'énergie, d'implication et d'absorption dans le travail (Salmela-Aro & Upadaya, 2012). Il a été initialement conçu pour refléter l'opposé positif du burnout. Cependant, des études ont montré qu'un certain niveau d'engagement pouvait se combiner avec des scores élevés dans certaines dimensions de burnout. S'appuyant sur le modèle transactionnel du stress (Lazarus & Folkman, 1984), Skinner et Saxton (2019) suggèrent que dans le contexte scolaire, les stratégies que les élèves mobilisent pour faire face au stress (coping) influencent leur réussite et leur fonctionnement scolaire. Burnout et engagement scolaires pourraient ainsi être des issues du processus stress-coping. Cette thèse a pour premier objectif d'identifier des profils de lycéens selon leurs niveaux de burnout scolaire et d'engagement dans le travail scolaire. Le second objectif est d'examiner la pertinence du modèle transactionnel pour expliquer burnout et engagement scolaires. Méthode : Deux études quantitatives à deux volets (transversal et longitudinal) ont été menées, incluant au total 588 lycéens français. La première a cherché à établir des profils de fonctionnement scolaire des élèves français (niveaux de burnout et engagement scolaires), puis à observer l'évolution sur quatre trimestres du burnout et de l'engagement. La seconde a consisté à analyser comment les profils mis en évidence se différenciaient en termes de processus transactionnels (stress perçu, soutien perçu, coping) et d'attachement au parent. Puis, cette étude a cherché à prédire le fonctionnement scolaire dans le temps à partir des processus transactionnels. Résultats : Cinq profils ont été mis en évidence chez les lycéens français, dont deux à risque de décrochage (profil « burnout », 15,6% et profil « désengagé », 17,6%). Sur l'année scolaire, les niveaux d'épuisement sont restés en moyenne stables, tandis que cynisme et engagement, les composantes les plus motivationnelles, fluctuaient. Des différences ont été observées selon les profils en termes de stress perçu, soutien perçu et coping. Les résultats suggèrent notamment qu'un niveau de stress minimal est nécessaire à un engagement optimal et qu'il existe un phénomène de prolifération de stresseurs qui touche les élèves épuisés, aboutissant au burnout scolaire et au désengagement. Les analyses longitudinales n'ont pas permis de montrer un effet à long terme des processus transactionnels sur le burnout et l'engagement. Conclusion : L'approche centrée sur la personne a permis de révéler des expériences scolaires très variées, offrant des implications cliniques utiles pour les psychologues par l'identification de besoins propres à chaque profil d'élèves. D'autres recherches sont nécessaires pour comprendre les facteurs organisationnels qui influencent le fonctionnement scolaire des élèves afin de prévenir les problèmes de santé mentale liés au stress scolaire chronique.