Thèse soutenue

effets d’une exposition précoce combinée entre phéromone et nourriture sur le développement comportemental des adultes drosophila melanogaster

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Auteur / Autrice : Vincent Tolassy
Direction : Claude Everaerts
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 19/01/2023
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation (Dijon ; 2010-....)
Etablissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Fabrice Neiers
Examinateurs / Examinatrices : Sylvia Anton, Emmanuelle Jacquin-Joly
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Cristophe Billeter, Patrizzia D'Etorre

Résumé

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Chez Drosophila melanogaster, la communication phéromonale se fait majoritairement au moyen des hydrocarbures cuticulaires sexuellement spécifiques (et de produits dérivés) et du 11 - cis - vaccényl acétate (cVA), phéromone lipidique mâle. Leur dépôt conjoint sur la nourriture, véritable signature chimique de l’espèce, attire mâles et femelles conspécifiques et favorise accouplements et comportements collectifs. Initialement décrite comme stéréotypée, il a récemment été montré que la réponse adulte aux phéromones pouvait cependant être plastique et dépendre notamment de l’expérience juvénile d’un individu (i.e. imprégnation). Dans ce contexte, le phénomène d’empreinte au cVA a fait l’objet d’une analyse à travers l’étude du rôle agrégatif de la phéromone chez des individus dont l’imprégnation a été manipulée.La première échelle, comportementale, avait pour but d’étudier l’attraction à distance de mâles et femelles imprégnées ou non au cVA vers un choix de nourritures marquées au moyen d’un tunnel de vol. Le marquage était soit réalisé naturellement par les dépôts phéromonaux et microbiotiques de conspécifiques, soit manuellement par dépôt de cVA synthétique. Cette première expérience a fait l’objet d’une analyse complémentaire des espaces de tête des nourritures utilisées visant à étudier la nature et l’origine des odorants émis. Les résultats ont mis en évidence la nécessité d’un contact larvaire avec le cVA dans la modulation de l’attraction adulte à la phéromone, cependant l’exposition synthétique au cVA seul ne suffit pas à rétablir pleinement l’attraction naturelle, supposant que d’autres composés sont impliqués dans l’imprégnation. L’attractivité des nourritures apparait de plus dépendante du sexe de la Drosophile testée, de la nature du marquage présent sur la nourriture et du choix de nourritures proposées.La deuxième échelle, électrophysiologique, avait pour but d’étudier la réponse antennaire de mâles et femelles imprégnés ou non au cVA lors de la diffusion à courte distance de la phéromone. Les enregistrements ont mis en évidence l’existence de différences de réponses périphériques selon l’exposition pré-imaginale à la phéromone, mais pas selon le sexe. Il semble donc que les différences de comportements observables entre mâles et femelles en tunnel de vol s’expliquent par le dimorphisme central de circuiterie du cVA plutôt que par une détection périphérique différente de la phéromone. Finalement, l’absence de différence de réponses entre les individus non – imprégnés et synthétiquement imprégnés soutient davantage la nécessité de contact avec d’autres composés en plus du cVA pendant la période larvaire afin de permettre l’imprégnation totale à la phéromone.