Thèse soutenue

La retraite, des représentations sociales d'une transition normée à une reconstruction identitaire

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Auteur / Autrice : Cristina Spinoglio
Direction : Isabelle Olry-Louis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 08/09/2023
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Parisien de Psychologie Sociale (EA 4386 ; 2009-...)
Jury : Président / Présidente : Even Loarer
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Olry-Louis, Even Loarer, Jean-Luc Bernaud, Alexis Le Blanc, Koorosh Massoudi, Ariane Froidevaux-Rosselet
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Luc Bernaud, Alexis Le Blanc

Résumé

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Question qui est au coeur des inquiétudes des citoyens et qui préoccupe les institutions, comme le montre l’actualité tumultueuse concernant la réforme française en la matière, la retraite constitue aussi la dernière grande transition, qui couronne une existence entière et annonce l’ultime phase de la vie. L’objet de la recherche est une analyse approfondie de cette transition sous un double aspect : le vécu individuel des personnes se préparant ou se trouvant déjà en retraite et les représentations sociales de cette transition par une population générale. On a utilisé une méthodologie mixte conjuguant 28 entretiens de type récit de vie, ensuite interprétés avec l’analyse thématique et l’IPA (analyse interprétative phénoménologique) et 179 questionnaires d’association verbale. Les sujets sont français et italiens. Le thème de la transformation apparaît dominant selon les résultats des deux méthodes, qui sur ce point se montrent complémentaires. Sur le versant expérientiel, le changement est d’autant plus important que le travail a été fortement investi ; dans ce cas la retraite est vécue comme une rupture. Mais elle peut aussi s’éprouver sur le mode de la continuité. Les modalités de transformation s’expriment par une réorganisation externe de la vie (recherche accrue d’une socialisation face à la perte du réseau professionnel et engagement dans de nouvelles activités) et par la nécessité de remaniements identitaires. L’adaptation à la nouvelle temporalité nécessite un travail personnel pour passer de la sensation d’un temps vide à un temps libre personnellement investi. La vieillesse à venir et la peur de l’isolement sont davantage évoquées par ceux qui ne sont pas encore à la retraite. Sur le versant représentationnel, l’image socialement partagée de la transition de retraite évoque la liberté et la réappropriation du temps ; la retraite est considérée comme un droit, aspect qui n’est pas évoqué dans les entretiens.